Saison Prague - Episode 8 : Don’t stop me now: rétrospective d’un semestre londonien
Is this the
real life? Is
this just fantasy?
Flora – Certes pas à l'autre bout du
monde, ma rentrée en LLM à la Queen Mary University of London promettait d'être
un nouveau départ, à mille lieues (ou presque) du campus Jean Monnet, de la
Coulée Verte et du RER B – un vrai dépaysement pour la Fontenaisienne que je
suis…
A
peine installée dans ma chère (littéralement) chambre étudiante et une fois
officiellement inscrite à Queen Mary University – une tâche étrangement moins
laborieuse qu’auprès du pas-si-regretté B13 – ce fut le
moment d’enfiler mon cartable et mes Wellington pour une pré-rentrée LLM dans
l’hypercentre de Londres.
Si les locaux de la Law School de
Queen Mary sont on ne peut plus modernes, cette dernière n’en n’est pas moins
située dans un quartier historique de la ville : traversez le square de
Lincoln’s Inn Fields et vous voilà au beau milieu du « legal London »
et dans l'une des Inns of Court les plus iconiques de la ville (ça rappellera
des souvenirs aux plus attentifs élèves du cours de Mme Harris…). Tournez à
droite, continuez tout droit et vous vous retrouvez au célèbre (et à peine
touristique) Covent Garden. Bref, si l'envie vous prend de jouer les touristes
entre deux cours d'amphi, il y a de quoi faire dans le quartier...
Mais
avant d’entamer ce qui s’annonçait être une année riche en découvertes, en
rencontres et en pintes de bière, nous étions conviés à un weekend
d’intégration des plus… british !
Presque aussi exotique que la Sarthe ou la Mayenne,
fiefs des derniers WEI GED, c’est à Windsor que le weekend d’inté a eu lieu
(oui oui vous avez bien lu). Quoi de plus anglais me direz-vous qu'un WEI au
sein du dit « Cumberland Lodge » (à prononcer avec l’accent de Queen
E.)! Invités par la Law School pour un séminaire d'introduction au programme du
LLM, nous n’étions pas moins de 80 étudiants, fraichement arrivés des quatre
coins du monde, à passer deux jours dans un décor pittoresque à mi-chemin entre
Poudlard et Downton Abbey. Au programme : cocktail de bienvenue, présentation
générale du Master et de son staff, repas à l’anglaise, petite balade digestive
dans le Windsor Great Park et soirée entre étudiants. Une belle occasion pour
rencontrer nos futurs voisins d’amphi !
De
retour dans la City, il fallut se plonger dans le choix de mes matières LLM
(« modules »). Faisant parti du General LLM, je pu orienter mes choix
vers toutes les spécialités offertes par Queen Mary. Je m’attelais alors à la
fastidieuse tâche de sélectionner mes modules parmi un « catalogue » plus
dense que celui d’Ikea… Une fois le choix cornélien derrière moi, il était
temps de passer aux choses sérieuses et débuter cette tant attendue année !
Bénédicte
– De mon côté,
c’est avec joie que j’ai laissé derrière moi les RER A et E, pour embarquer dans
le Poudlard Express, pardon l’Eurostar, pour entamer cette nouvelle
année : après l’aventure GED, l’aventure LLM …
Mais
après un début de vie londonienne idyllique ponctuée d’événements marquants tel
le WEI royal ou encore le Carnaval de Notting Hill, sans oublier les birthday wishes de Robb Stark en
personne, croisé par hasard à un arrêt de bus la veille de mon anniversaire (cette
ville est magique, je vous jure), les choses sérieuses devaient effectivement commencer.
Une fois
les cours sélectionnés (non sans mal, car dans l’International Business Law LLM
aussi, la liste de matières est très longue), je décidais de me lancer un
nouveau challenge (parce que oui, en tant qu’ancienne élève de prépa, j’aime
peut être, sûrement trop même, me compliquer la vie). Bref, je tentais
d’intégrer qLegal, la clinique juridique de Queen Mary, centrée sur
l’entreprenariat et le monde des start-ups, dont j’avais rencontré la manager …
au WEI (tout est lié !). Après une candidature écrite et un entretien téléphonique,
c’était chose faite. Commençait alors une autre sorte d’intégration, celle-ci peut
être un peu plus sérieuse, mais très fun quand même. Loin du charme de la
campagne britannique, c’est dans les locaux design et ultra modernes d’une
start-up au sein du quartier trendy
de Shoreditch, qu’a eu lieu l’« induction day ». Cette journée avait
pour but de présenter la clinique et plus particulièrement le poste de Student adviser, un des programmes
offerts par qLegal, qui allait occuper le reste de mon année (et celle de mes
nouveaux camarades advisers), et dont
les missions sont diverses et variées.
La première mission consiste en la rédaction,
en groupe, d’un article sur un thème concernant l’entreprenariat, publié sur le
site de la clinique. A titre d’exemple, le mien porte sur la comparaison du
développement des start-ups : Etats-Unis vs Union Européenne (il est
d’ailleurs à paraître très prochainement, oui oui j’utilise bien cet article
pour me faire un peu de publicité). La seconde mission est la préparation et la
présentation, toujours en groupe, d’un « workshop » de vulgarisation
de certains domaines du droit devant des entrepreneurs ou encore dans des écoles
spécialisées dans certains secteurs, comme l’informatique par exemple.
La
dernière mission (et la plus stylée, je dois l’avouer) est la prise en charge, en
équipe de deux, de clients entrepreneurs. Sont généralement suivis trois cases tout au long de l’année. Après un client meeting ayant lieu au sein d’un
des cabinets partenaires de la clinique, il s’agit de rédiger, sous la
direction et avec l’aide d’un avocat faisant partie du cabinet en question, une
lettre de conseils répondant aux questions juridiques des clients, le tout en
un temps relativement limité (environ trois semaines, et c’est là que la
légendaire ponctualité des anglais prend tout son sens).
Faire
parti de la clinique est une expérience très enrichissante et
professionnalisante. En effet, la clinique permet de découvrir des nouvelles
matières (et ainsi par exemple de pouvoir conseiller entre copyrights et patents en
n’ayant jamais fait de propriété intellectuelle), de se confronter à la réalité
du droit, ou encore de découvrir le monde de l’entreprenariat anglais. Elle est
également un bon moyen de se faire des amis, de se plonger dans l’univers des solicitors britanniques, et (last but not least) de pouvoir se
prendre un peu pour Jessica Pearson ou Harvey Specter, (notamment pendant les client meetings, qui ont lieu dans des
bureaux avec une vue certes différente, mais avoir Saint Paul ou la City devant
sa fenêtre, c’est pas mal non plus).
Après des
mois d’octobre et novembre plutôt studieux, le mois de décembre fut on ne peut
plus festif. C’est sous les lumières de Noël féériques (accrochées dès le 1
novembre, ici Noël commence à la minute où Halloween termine), qu’était venu le
temps de déambuler dans quelques uns des nombreux Chistmas markets alors apparus un peu partout dans la ville, au son
des chorales de Noël, en sirotant du spiced
cider et dégustant des Chistmas
fudges, en n’oubliant pas de faire quelques attractions au fameux Winter
Wonderland, le tout en étant habillé de son plus beau pull de Noël, devenu LA
pièce à porter ma chérie.
Mais si
Noël à Londres, c’est bien, Noël en France, c’est mieux. Un petit trajet
d’Eurostar plus tard, nous voilà de retour chez nous (avantage de rester
relativement près de notre chère patrie), l’occasion de retrouver notre famille
et surtout de revoir des amis perdus de vue, je veux bien sûr parler du vin
(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération), du fromage
et des autres mets délicieux, surtout en cette période de Noël, dont la
« gastronomie » anglaise ne connaît que le nom (et encore).
Mais après
avoir profité de la French culture pendant
quelques semaines (et avoir jonglé entre la première deadline du mémoire et les
- trop nombreux, vous dira Flora - essays
à rendre), c’est les bagages remplis de bouteilles de vin (attention à l’alcool
on vous le répète) et de saucissons que se fit le retour de l’autre côté, non
de la force, mais de la Manche.
L’heure du semestre 2 avait sonné, permettant
de commencer de nouveaux cours et d’agrandir son cercle d’amis. Et si Noël
était terminé, les activités hivernales quant à elle continuaient, à base de
patinoire à la Somerset House et de festival des Lumières à Canary Wharf (Winter is here après tout, surtout que
la neige commence enfin à tomber).
Les
cours ont aujourd’hui repris depuis presque un mois, et ce deuxième semestre s’annonce
riche en événements (sans parler des mémoires et candidatures en M2, mais ça
c’est une autre histoire). Pour ma part, j’ai hâte de commencer un de mes cours
qui n’aura lieu que plus tard dans l’année, de continuer la clinique, et de
voyager un peu (notamment à Cambridge pour assister au Cambridge Arbitration
Day, et pourquoi pas faire un petit détour dans le nord de l’Angleterre pour
voir un peu du pays.)
Flora – De mon côté, ce S2 s’annonce tout
aussi palpitant avec notamment un projet de groupe dans le cadre de mon module
« Business of Film », qui
consistera à faire… un film ! Rien de tel que de mêler la pratique à la
théorie en mettant à l’épreuve nos talents de producteurs / réalisateurs /
monteurs, et de faire naître le David Fincher qui sommeille en nous, sans
perdre de vue les aspects juridiques du projet bien évidemment… Academy
Awards me voilà (promis je remercierai la GED dans mon acceptance
speech) !
Flora et Bénédicte – Alors à dans quelques mois, quand nous
serons officiellement dans une destination LL.M. hors Union Européenne (too soon ?) ! Cheers,
mates !
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