Saison Montréal : Episode 1 : McGill University: Rencontre de deux systèmes juridiques au coeur du Canada
McGill University: Rencontre de deux systèmes juridiques
au coeur du Canada
Si le Québec est
généralement vu comme une bulle francophone au sein de ce magnifique pays
qu’est le Canada, laissez-moi vous dire que Montréal est un parfait exemple de
cosmopolitisme, de diversité et d’ouverture d’esprit.
Ancrée en plein
centre-ville, entre les tours et le Mont Royal, McGill illustre cette dimension
pluriculturelle, à travers les étudiants venant du monde entier qu’elle réunit
mais aussi à travers l’étude du droit.
Une des raisons
pour lesquelles j’ai choisi d'effectuer mon LL.M dans cette université est
l’approche transsystémique qu’elle propose. Il est important de noter que les
études de droit au Canada sont très différentes de ce que l’on connaît en
Europe.
Le Canada est un
pays de common law, excepté dans la province du Québec qui est de tradition
civiliste. Ainsi, passer le barreau du Québec nécessite une éducation
civiliste, quand être avocat dans le reste du pays implique une formation de
common law.
McGill se démarque
par sa capacité à réunir ces deux traditions juridiques afin d’offrir une
formation transsystémique à ses étudiants. En effet, ces derniers ont la
possibilité d’obtenir deux diplômes à l’issue de leurs études, un Bachelor of Civil Law (BCL), ainsi qu’un
Juris Doctor (JD).
Cette double
casquette que revêt McGill permet de comprendre que le droit n’est pas enfermé
dans des juridictions spécifiques mais invite au contraire à appréhender des
concepts juridiques à travers le spectre à la fois du common law et du civil
law.
A cet égard, nous
nous sommes rendus à Ottawa afin de participer aux “Law Games” sous les
couleurs de McGill. Cet événement invite l’ensemble des facultés de droit du
pays à s’affronter au cours de compétitions sportives, académiques et (surtout)
festives.
Cette réunion
d’étudiants aux traditions juridiques très différentes nous a fait réaliser
concrètement cette dualité d’enseignement, et parfois même une certaine
rivalité entre les deux systèmes juridiques.
Ottawa ne se situe qu’à deux petites heures de voiture de Montréal et
pourtant, les étudiants en droit de l’université d’Ottawa ont une formation
bien différente de ceux du Québec. C’est en cela que l’approche pluraliste de
McGill, doublée d’un enseignement totalement bilingue participe à faire la
renommée de l’université et est un atout précieux qui attire chaque année des
étudiants de tout le Canada comme du reste du monde.
Pour être
tout à fait honnête, le bilinguisme au sein de la ville et de l’université me
faisait craindre une immersion seulement partielle. Bien au contraire, j’ai
découvert un environnement très majoritairement anglophone en venant à McGill,
autant dans le déroulement des cours que dans la vie universitaire et
associative.
D’un point de
vue plus général, la francophonie est d’ailleurs en déclin à Montréal et le
gouvernement promeut l’apprentissage de la langue, par exemple en proposant
gratuitement des cours de français. Une récente loi a été adoptée en ce sens
par l’Assemblée Nationale du Québec en mai 2022, apportant des modifications
importantes à la Charte de la langue française. Cette loi prévoit
principalement une plus large utilisation du français dans la communication des
entreprises ayant des activités ou des employés dans la province du Québec. En
effet, le bilinguisme est une richesse à laquelle est attachée la ville de
Montréal et qui fait une grande partie de son charme, notamment par son accent
unique.
Brisons
d’ailleurs un cliché auquel nous croyions tous/tes en arrivant ici: non,
l’accent québécois n’est pas un tue-l’amour.
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