Premiers pas à Montréal
Premiers pas à Montréal
Dès notre arrivée dans le pays d’accueil pour l’année, on regarde avec fierté le chemin parcouru et on réalise que tous nos efforts n’ont pas été vains. L’année de LL.M, le climax et la plus belle promesse de la Grande École du Droit, s’offre enfin à moi et je compte bien en profiter !
Après trois années de réflexion, j’ai décidé de m’envoler vers le Québec pour réaliser mon LL.M à l’Université de Montréal.
Montréal, cette métropole bilingue au nord du continent américain, où l’on peut véritablement apprécier les quatre saisons, me faisait rêver. J’y suis enfin et je ne regrette pas ma décision !
Une ville dynamique à taille humaine
À mon arrivée à Montréal, je craignais d’être submergée par cette métropole trois fois plus vaste que Paris (Arthur Charpentier (5 septembre 2014). Crowded Cities, Paris, Hong Kong and Montréal. Freakonometrics.). En réalité, je me suis très vite sentie chez moi ici. Malgré les buildings, les grandes avenues, les magasins ouverts 24 heures sur 24, les grands parcs urbains, une alimentation différente et l’accent québécois (à ne pas sous-estimer), on s’habitue très vite au mode de vie canadien.
Montréal est une ville étendue mais bien desservie par les transports en commun, notamment par les quatre lignes de métro qui permettent de traverser la ville du nord au sud et d’est en ouest en une quarantaine de minutes. Il est aussi très facile de se repérer et de se déplacer dans la ville. Surtout, les infrastructures sont très bien pensées, notamment pour faire face à l’hiver canadien.
Certes, la capitale québécoise est trois fois plus étendue que la capitale française, mais elle est également sept fois moins dense. Il est très rare de se retrouver dans la foule à Montréal. Il y a du monde, de la vie dans de nombreux quartiers, même la nuit, mais ce n’est pas étouffant comme ça peut l’être parfois dans les rues du vieux continent.
Il se passe toujours quelque chose à Montréal, ce qui aide à ne pas se sentir seul à l’autre bout du monde. Un festival de streetdance Place des Arts, un défilé marocain rue Sainte-Catherine, un spectacle de lumières au jardin botanique ou encore le Grand Prix cycliste de Montréal qui passe au pied de votre appartement, voilà le genre de surprises que la ville vous réserve à la fin de l’été.
Montréal est une ville accueillante, moderne et dynamique qui nous permet d’être dépaysés sans être perdus.
Le Québec : une province à la population et aux paysages diversifiés
Premières Nations
La population de la province en elle-même est diverse. Elle est majoritairement composée de descendants d’Européens, mais également de minorités autochtones, « descendants des Premiers Peuples d’Amérique du Nord » (Stéphan Gervais, Martin Papillon et Alain Beaulieu. Les Autochtones et le Québec : Des premiers contacts au Plan Nord. Bibliothèque Numérique Canadienne. [Montréal, Québec] : Presses de l’Université de Montréal, 2013). Il existe 11 nations autochtones au Québec et les gouvernements (fédéral et provincial) veillent de plus en plus à la protection et au respect des traditions et de l’histoire de ces minorités.
En tant qu’étudiant, le premier lien que l’on a avec les peuples autochtones, c’est le Jour de la vérité et de la réconciliation, un jour férié qui commémore l’histoire des 150 000 enfants autochtones envoyés de force dans des pensionnats pendant plus d’un siècle (Vermette Kim, et Société Radio-Canada. Vérité et réconciliation : Une invitation à la réflexion et au rapprochement. Société Radio-Canada, 2022.).
Étudier au Québec, c’est aussi en savoir plus sur les Premiers Peuples d’Amérique du Nord et sur leur histoire, plutôt méconnue en Europe, ce qui permet de mieux comprendre la singularité de cette magnifique province canadienne.
Buildings et nature : une ville aux paysages variés
Ce qui est surprenant à Montréal à mes yeux d’Européenne, c’est la cohabitation entre infrastructures ultra-modernes et grands espaces naturels. Ici, la nature est à nos portes. De nombreuses réserves naturelles sont accessibles en seulement une heure de voiture de la métropole et permettent un dépaysement total.
D’ailleurs, même au sein de la ville, la nature est très présente. Montréal dispose de nombreux parcs, le plus connu et le plus étendu d’entre eux étant le parc du Mont-Royal avec son fameux belvédère qui offre un magnifique panorama sur la ville et sur le fleuve Saint-Laurent.
La rentrée à Sceaux vs à Montréal
La rentrée à l’Université de Montréal n’a rien à voir avec celle de la Faculté Jean Monnet. Ici, l’année commence par une rencontre sur un terrain de football américain, suivie d’un spectacle de cheerleaders et d’une tombola géante pour gagner des bourses d’études.
Pour les cours, le fonctionnement est assez différent de ce qui est fait en France. Les cours sont en réalité des discussions entre enseignants et étudiants. Les professeurs sont clairs : l’objectif n’est pas d’apprendre un cours par cœur. L’idée est de trouver des solutions pratiques et concrètes aux problèmes soulevés dans les diverses lectures proposées. Il s’agit également de créer une discussion entre juristes venant de différents systèmes et de comparer nos visions des enjeux juridiques actuels.
Un LL.M. ouvert sur le monde
Concernant le LL.M. en lui-même, j’ai choisi le programme « Business Law in a Global Context » de l’Université de Montréal. Comme son nom l’indique, le LL.M. offert par l’Université de Montréal ne traite pas d’un système juridique unique. Bien que de nombreux cours soient majoritairement focalisés sur le système juridique nord-américain, et notamment sur le système canadien, ce LL.M. permet très largement d’aborder la situation des autres régions du monde, notamment celle des pays émergents à travers le prisme de la mondialisation.
L’ouverture et la diversité, c’est ce qui caractérise notre promotion de LL.M. Les étudiants viennent de partout dans le monde : Brésil, Canada, Chine, Colombie, Équateur, France, Iran, Inde, Vietnam et bien d’autres encore. Certains de nos camarades sont déjà avocats dans leurs pays respectifs, et d’autres viennent d’obtenir leur licence de droit.
Ce mélange d’expériences et de cultures est pour moi le principal atout du LL.M., car il nous permet de faire des rencontres qui n’auraient pas été possibles ailleurs. Toutes ces personnes offrent des opportunités que l’on n’aurait pas pu envisager sans ce grand départ à l’étranger.
Les cours ont commencé, les feuilles d’érables tournent à l’orange, l’air est encore chaud, mais le soleil, qui nous quitte de plus en plus tôt chaque soir, annonce doucement mais sûrement l’arrivée de l’hiver au Québec.
Il est temps pour moi de me laisser porter par le dynamisme de cette ville et de profiter au maximum de cette parenthèse de ma vie à l’autre bout du monde.
Alors, Montréal, quelles autres surprises as-tu en réserve pour moi cette année ?
Elhéa Morin
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