Saison Budapest - Episode 7 : Découverte de la Silicon Valley : Part I

Cela fait désormais trois mois que j’ai franchi pour la première fois le sol américain. Mon premier constat a été avec grand plaisir le suivant : le cœur de l’entreprenariat ne se trouve pas essentiellement à Palo Alto et Mountain View. C’est une demi-vérité. Si les sièges de plus grandes entreprises s’y trouvent bien, je n’ai rien vu de l’entreprenariat en en visitant simplement ses locaux.

Le choix d’effectuer un LL.M à San Francisco et UC Hastings en particulier, est devenu évident de par ma passion pour cet univers des startups et de l’entreprenariat. À la suite d’un stage effectué dans un incubateur de startup en deuxième année de GED, j’ai découvert ce monde à part caractérisé par ses entrepreneurs passionnés par ces projets innovants qui, pour certains, seront un jour capable de réellement changer les idées établies.

UC Hastings
Pour en revenir au cœur du sujet, où se trouve donc le cœur de l’entreprenariat ?  La réponse s’est très tôt imposée d’elle-même : San Francisco. Les jeunes pousses s’installent au cœur des incubateurs et du quartier SOMA (South Market), avec l’idée bien établie de faire financer leur projet et de changer le monde. En résumé, San Francisco réunit tous les acteurs incontournables tels que les investisseurs (les fameux « Venture Capitalists » et « Business Angels » présents lors des « Financial rounds » en Pre-seed, Series A, B ou C ou même lors d’une IPO), les incubateurs ou les accélérateurs de Startup, et finalement pour les juristes, une législation favorable. La législation est à mettre relativement à part puisque le droit appliqué est à 98% celui de l’état du Delaware. Toute fois la Californie offre des taux de taxation relativement bas et permet une double activité entre le Delaware et la Californie. Pour les créateurs de projets dits « hardware », elle offre aussi une meilleure protection en terme de propriété intellectuelle. C’est pour la formation de société dite « social business » que la Californie innove avec la possibilité de créer une « Benefit Corporation », une société répondant à un objectif social qui n’est pas vouée qu’à la seule satisfaction de l’intérêt des investisseurs, mais aussi de celui de la communauté. Il est aussi possible de créer des « Hybrid Corps » composés d’une société à but lucratif et d’une autre sans but lucratif, mais ayant le même objectif social.  

A mon arrivée à San Francisco, j’ai d’abord profité de la beauté de la ville qui elle, n’est pas caractérisée par l’innovation mais plutôt par les bâtiments des années 1960 et par ses habitants semblant encore être ancrés dans cette époque. Le début de mon aventure entrepreneuriale a donc commencé à UC Hastings le premier jour du « bootcamp » de ma clinic en Startup Law. La clinic se compose de trois modules : le module de séminaires où un avocat et un professeur nous enseignent chaque semaine le droit régissant les startups, tant concernant la formation de l’entité sociale, la protection de leurs inventions, leurs financements et éventuellement les futures M&A ou IPO. Le second est le module pratique, je travaille avec les fondateurs d’une startup pour qui je dois, sous la supervision de deux avocats d’un cabinet américain, créer les documents d’incorporation et les conseiller au mieux dans le développement de leur projet et sa protection ; C’est le module le plus intéressant d’autant plus que les fondateurs n’ont pas plus que mon âge, ont un projet de social business qui me passionne et que nous avons la chance de pouvoir mener les réunions. Le dernier module est celui du développement personnel, il s’agit de travailler sur des vidéos TEDx ayant des thèmes comme le bonheur au travail ou comment supporter les échecs, ce qui est en soit assez nouveau pour un étudiant français. La faculté organise de même des évènements avec des Alumni spécialisés dans le conseil des startups. Plus spécifiquement, en tant que LL.M nous avons été invités aux sièges de certaines entreprises, tel que Amazon. J’ai pu aussi facilement organiser avec mon association des étudiants internationaux de UC Hastings un « Career Fair » nous permettant entre autres, de rencontrer les anciens LL.M Alumni de la faculté ayant réussi à s’installer à San Francisco. C’est d’ailleurs une idée que nous commençons tous parmi le LL.M à envisager, tant pour la ville en elle-même qui ne cesse de nous surprendre que par sa culture et beauté, ou encore que pour son environnement juridique novateur.

Ces cours ont été le début  de cette découverte et je sentais que je voulais continuer à voir ce qui se passait sur le terrain. Bien avisée par les conseils d’entrepreneurs Parisiens, j’ai décidé d’assister à des évènements dans San Francisco. J’ai commencé par un événement parmi un incubateur Américain. Les entrepreneurs étaient néanmoins plus intéressés par l’acquisition de leur projet que par leur développement. J’ai été relativement déçue et j’ai décidé de me tourner du côté de la French Tech. C’est là que j’ai pu trouver l’entreprenariat que je recherchais vraiment et les clients pour qui je voulais travailler demain. L’incubateur dans lequel je passe une bonne partie de mes semaines offre un programme d’accélération de projets pour permettre aux startups françaises de s’installer et de s’adapter aux codes de la Silicon Valley. Chaque entrepreneur m’a partagé son projet avec beaucoup de passion, ce qui m’a véritablement comblé ayant moi-même tenté il y a maintenant plus d’un an cette expérience. Les projets aussi fous les uns que les autres tentent de révolutionner la brosse à dent, d’introduire les robots dans le « gaming » ou de créer un réseau sociaux dédié aux entrepreneurs. Outre les conférences, j’ai commencé à les rencontrer plus personnellement, me permettant de cerner d’autant mieux l’état d’esprit entrepreneurial qui est quant à lui, bien permanent. J’ai pu aussi faire la rencontre d’avocats français qui tentent de faciliter l’installation des startups françaises au sein de la Silicon Valley. C’est en effet un projet que j’aimerais moi-même mener à bien et pour lequel je continue d’en explorer toutes les subtilités. En résumé, le plus important à San Francisco, et par extension dans la Silicon Valley, est bien de créer des liens personnels et amicaux avant de donner sa « business card », qui en soit est largement dépassée par LinkedIn.


Vivre ces événements, outre me permettre éventuellement la possibilité de rester ici, c’est vivre ma passion. Dépasser tous ces challenges juridiques, financiers pour des idées et des clients comme les entrepreneurs français est ce qui me motive à me lever tous les matins et à penser que demain ces idées seront notre quotidien, et ce pour le meilleur. Les « beers on the beach » le jeudi organisés par ma faculté, mes amis et la proximité de la mer et du surf y contribue largement aussi bien sûr.

L’objectif pour les prochains mois est de partir à la rencontre des startups installées plus au Sud et de profiter encore et toujours plus de la Californie. Etant volontaire auprès des associations de la Chambre de Commerce Franco-Américaine et de la French Tech alumni, je souhaite à mon retour en décembre pouvoir de plus en plus m’investir et contribuer à leur expansion.


Après trois mois ici, je peux donc déjà vous confirmer que la Silicon Valley et San Francisco sa capitale, sont bien le cœur de l’entreprenariat et des idées de demain. Je suis d’ailleurs certaine que cette place ne changera pas de si peu, ni dans le cœur des entrepreneurs, ni dans l’esprit des investisseurs, ni dans ceux des personnes comme moi, simplement passionnée par leurs idées.

Lara Garrido
Promotion Budapest
UC Hastings (LL.M, International business and trade)

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