Saison Budapest - Episode 13 : Debrief du premier semestre à McGill
Les anciens nous avaient prévenus à quel point le LLM représentait une rupture dans notre parcours académique, mais surtout à quel point celui-ci passait vite. Je me rappelle encore de Pierre, au détour d’un amphi, me dire « tu verras, le LLM c’est de l’eau », ou encore Locif exagérer sur le fait que le LLM option « taxation & chill » ressemblait plus à un parcours accéléré qu’un Master. Finalement ils n’avaient pas tord, le LLM est véritablement particulier et passe étrangement vite.
Voilà donc déjà 5 mois que je suis arrivé à Montréal, un premier semestre de complété et un deuxième de bien entamé. Entre les cours, les « moitiés de semestre », les « finaux », le(s) mémoire(s), les associations, les workshops (ou « magasins de travail » ici), la redécouverte de la vie sociale, la cuisine, la vaisselle et le linge (les pires), il est vrai que le LLM est relativement intense et cela explique sa rapidité.
Cela étant dit, j’ai souhaité à travers cet article non pas détailler un point particulier de mon LLM mais plutôt de donner un aperçu général de celui-ci en faisant un debrief par catégorie de mon premier semestre à McGill. Pour cette raison, veuillez trouver ci-dessous les points qui m’ont semblés pertinents de vous présenter (allant du plus académique au plus sympathique) :
· Les cours
à McGill
France
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Canada
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40h de cours par semaine
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15h de cours par semaine
(6h par semaine à Norwich en Angleterre pour Elena
selon la légende)
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TD
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Pas de TD
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Si ces faits ne vous ont pas convaincus de partir en LLM, je ne comprends pas votre raisonnement.
Plus sérieusement, l’approche particulière Nord Américaine des cours est la première chose qui m’a marqué à mon arrivée à McGill. Je ne vais pas non plus faire l’innocent, nous avons été prévenus par les anciens et le corps professoral, mais quand même, cela a été radical de passer d’un système à un autre.
Pour faire simple, comme mentionné, nous n’avons que 15h de cours par semestre. La particularité ici, outre le fait d’avoir un emploi du temps allégé (je n’ai que 3 jours de cours par semaine ce semestre), est de pouvoir choisir l’ensemble de nos cours. Mis à part un cours obligatoire pour la préparation du mémoire d’été de McGill, le choix des cours est à discrétion des étudiants. Cela m’a donc permis de choisir les matières qui me plaisaient réellement et que je n’aurais peut-être pas eu l’occasion de choisir autrement. Le système des cours est d’ailleurs si flexible que j’ai pu être autorisé à prendre des cours dispensés par l’école de management de Mcgill aux deux semestres. Quant aux professeurs, tous sont extrêmement qualifiés, intéressants et passionnés, ce qui rend les cours agréables.
L’organisation et la conduite des cours sont aussi des éléments qui m’ont marqués à mon arrivée. A ce niveau là, nous parlons de deux planètes différentes. Si en France les cours sont formellement organisés et suivent un plan soigneusement déterminé, au Canada (et en Amérique du Nord en général) les cours sont en réalité des « discussions ». En d’autres termes, ne vous attendez pas à un cours magistral organisé mais plutôt à des sortes de débats sur des thèmes prédéfinis. Totalement différent donc du système français. Un peu sceptique au début, je me suis rendu compte finalement que cette forme est intéressante en ce qu’elle permet aux étudiants une participation plus active et demande un effort de critique et de réflexion sur les thèmes proposés. Quoi qu’on l’en pense, cette forme donne un aspect moins stressant aux cours et permet d’en apprendre sur les différents systèmes juridiques dont sont issus les étudiants.
Toutefois, afin d’avoir ces discussions, il est demandé aux étudiants de préparer au préalable leurs…readings.
· Les
readings, les ‘moitiés de semestre’ et les ‘finaux’
Quelques mots sur les readings : Autre particularité du système Nord Américain, les readings sont obligatoires dans la préparation des séances. Si l’on devait faire le parallèle, ‘le reading’ serait le cousin de la plaquette documentaire de td française.
A ce niveau, la charge de readings dépend de chaque professeur, certains choisissant de faire lire intégralement des livres de 1600pg (et pas des livres de poche), d’autres préférant indiquer directement aux étudiants quels documents/chapitres lire.
Je retiens de mon premier semestre à McGill que les professeurs préfèrent généralement la première option. Bien que les livres soient passionnants, je vous déconseille donc de vous surcharger avec plusieurs matières exigeant autant de readings, mais plutôt d’en choisir une ou deux maximum.
Bon, c’est vrai que c’est très français de se plaindre. En vérité, même avec des readings déraisonnables, le rythme reste dérisoire par rapport à la Ged et permet d’avoir énormément d’activités à côté.
S’agissant des « mid-term » et des « finals », le rapprochement ici serait avec les galops d’essai et les partiels. En réalité, seul le principe est le même. La majorité des épreuves sont en réalité soit des open-book, soit des take-home, et rares sont les épreuves sur table. Il n’y a donc pratiquement aucun stress et les étudiants ont une liberté totale dans leur organisation. Par exemple pour McGill, la deadline de soumission des take homes était le 20 décembre, mais les étudiants sont libres de soumettre leurs devoirs avant cette date. Je vous laisse deviner à quelle date Marie et moi étions en vacances…
· Les
associations étudiantes
Le LLM est vraiment l’occasion pour s’investir dans des associations, d’autant plus que les universités à l’étranger proposent une grande diversité de clubs d’intérêts.
Durant mon premier semestre à McGill j’ai donc choisi d’intégrer plusieurs associations dont l’association des français, des brésiliens ou celle des étudiants internationaux avec laquelle j’ai effectué un voyage à Québec City. J’ai également rejoint une association de dégustation de vin qui organise régulièrement des évènements ou encore une association culinaire (je mange Jamaïcain la semaine prochaine). Les associations sont donc nombreuses et il y en a littéralement pour tous les goûts (il y a un club de Kpop ou de danse classique par exemple…on me dit dans l’oreillette que Mélissa aurait aimé). Actuellement j’aide une amie à créer une association des étudiants européens de McGill, qui n’existait pas jusque là. Le côté pratique est que l’université offre des sommes aux associations afin qu’elles puissent se développer et que les évènements soient plus originaux et réguliers.
La vie associative est donc très développée et permet donc de participer à de nombreux évènements ou voyages organisés toutes les semaines. Je conseille fortement d’en rejoindre car cela ajoute du dynamisme au programme et permet de rencontrer des gens de partout.
· Les
workshops
Mon premier semestre a également été l’occasion de suivre des workshops organisés par McGill. L’université propose en effet une variété de workshops auxquels tout étudiant peut s’enregistrer.
Personnellement, j’ai décidé de suivre des workshops en business skills et en leadership, ce qui me permet d’avoir à l’issue des séances un Certificat spécifique dans ces domaines. Mais l’université ne s’arrête pas à ces workshops et proposent également des workshops en négociation et persuasion ou sur le thème de « comment gérer son argent ? » pour les plus stressés.
· Les
thérapies de chiots
En parlant de stress, je me devais de faire une partie entière sur les thérapies de chiots proposés par l’université.
Le concept est simple, les étudiants stressés par les examens, ou les cours en général, peuvent se rendre à une thérapie collective durant laquelle ils peuvent caresser des chiots thérapeutiques tout en mangeant des samossas offerts par l’université.
Rien à ajouter ici, la combinaison chiots/samossas parle d’elle même.
· La ville
et le campus
Sans transition, je me voyais mal faire un article sur mon semestre à McGill sans vous parler de la ville de Montréal ainsi que du campus.
Si mon premier semestre a été si agréable, c’est en grande partie en raison de la ville en elle-même. Pas particulièrement éblouissante architecturalement parlant, la ville dégage pourtant une atmosphère très agréable. Cela s’explique bien sûr par la gentillesse des québécois (serviables, accueillants, enthousiastes), mais aussi par l’ambiance générale de la ville qui est tout sauf stressante, les québécois vivant très lentement et sans aucune pression quelconque. En d’autres termes, dans le plus grand des calmes.
Autre élément ayant déterminé mon choix: le campus. Le campus est véritablement magnifique et se trouve en plein cœur de la ville. Entouré de bâtiments modernes, l’université se contraste parfaitement par le style ancien et traditionnel de ses bâtiments. Cela rend le chemin pour aller en cours moins pénible et fait presque oublier le froid. Difficile en revanche de ‘chiller’ sur l’herbe en hiver avec 50cm de neige (certains font du ski et du snowboard sur le campus en revanche).
·
Le
« français »
Le titre fait assez condescendant, mais en réalité pas du tout. Simplement, il serait incorrect de parler de la même langue, le français québécois étant une version adaptée et assumée du français que l’on connait (ils disent chocolatine…).
En réalité, les québécois sont facilement compréhensibles, j’imaginais le challenge plus grand. En revanche les expressions techniques sont plus difficiles à assimiler mais je m’améliore progressivement.
Mes expressions préférées :
-Calisse, interjection classique
-Tabernacle, autre classique
-Ostie, expression sous côtée
-Poutine (ce n’est pas une expression mais c’est un bon plat)
-Tuque (bonnet)
-Chandail (pull)
-Piéton (prononcé « piétonne », je sais pas pourquoi ça me fait rire)
Plus sérieusement les québécois sont réellement adorables et adorent discuter des différences d’expressions avec les français (sauf les français qui disent que « Paris c’est mieux », ça ils aiment pas trop).
· Les
sorties
J’ai donc pu profiter durant mon premier semestre des bars étudiants de Montréal (notamment les bars irlandais surreprésentés) et de l’université (McGill possède plusieurs bars étudiant sur le campus), mais aussi des soirées organisées par les associations de McGill. L’une des activités phare est notamment le ‘appartment crawl’ (organisé par presque toutes les associations) qui consiste à aller d’appartement en appartement en équipe déguisée selon un thème et participer à des épreuves, les profits étant reversés entièrement à Unicef. Aussi, si vous sortez assez vous aurez peut-être la chance de ‘casually’ croiser Xavier Dolan dans un bar (il était complètement décalissé par contre).
En somme, Montréal ne manque pas d’activités pour s’amuser après les cours et les readings. Aussi, je n’oublie pas les amateurs de Poutine : sans faire dans l’originalité je vous conseille ‘La Banquise’ (bien que parfois les meilleurs poutines sont celles découvertes par hasard dans des sombres fastfood). Ma préférée : Poutine au guacamole, sans hésitation.
· Les
brunchs
Je sais que mon article est déjà long mais Yasmine et Lara (fans des tartines à l’avocat et œuf poché, et donc des brunchs) m’ont obligé à faire un paragraphe sur les brunchs à Montréal.
Pour faire simple, bruncher à Montréal est aussi fréquent que prendre un café à Paris. Sans exagérer, je ne compte même plus le nombre d’endroits pour bruncher ici, je pense que Charles et Jihène pourront attester. Ainsi, si vous êtes fan de pancakes déraisonnablement grands au sirop d’érable traditionnel, des œufs bénédictines recouverts de sauce hollandaise ou encore d’omelettes toujours plus garnies, je vous conseille de postuler à Montréal sans hésitation.
Somme toute, mon premier semestre à McGill a été parfait et j’entame maintenant mon second semestre avec la même motivation, si ce n’est plus.
Hâte de vous revoir bientôt !
Mathieu
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