Saison Lisbonne - Épisode 19 : Le carnaval de Tilburg : Welcome to the dark side.
Goedemiddag la GED ! Dans cet article, je vais tenter de retranscrire l’ambiance de l’évènement phare de l’année à Tilburg : le Carnaval !
Welcome to Kruikenstad !
Durant cinq frisquettes journées de février, la bourgade tilbourgeoise accueille le plus gros carnaval des Pays-Bas (n’en déplaise aux haters de Maastricht) et change de visage … et même de nom. Si Bruce Wayne devient Batman quand il enfile son masque, Tilburg devient « Kruikenstad » quand elle accueille le carnaval. Ne me demandez pas pourquoi. Les Dutch ne rigolent vraiment pas avec le vélo et l’optimisation fiscale, et encore moins avec le carnaval. Si ordonnés d’habitude, ils retournent leur veste, enfilent un soyeux déguisement, et partent en vadrouille dans une ville teintée de vert et d’orange, les couleurs traditionnelles de Kruikenstad.
Petit point
culturel, le carnaval est uniquement célébré dans le sud des Pays-Bas. On
assiste ainsi à une déferlante d’Hollandais qui prennent le premier train depuis
Amsterdam, déguisés de la tête au pied, pour venir s’encanailler avec leurs
compatriotes du Sud, dans la région industrielle du Brabant.
(Sous-point
culturel : la Hollande est uniquement une région du nord des Pays-Bas,
considérée comme le cœur économique du pays. Plutôt hautain envers les autres
régions, les hollandais ont trouvé un surnom plein de tendresse pour les
joueurs de l’équipe de football du PSV Eindhoven, capital du Nord-Brabant :
les « boeren », terme qui
se traduit par « péquenauds ». Voilà, vous avez maintenant de quoi
briller en soirée mondaine.)
Bref, assez de
culture pour aujourd’hui, concrètement, ça donne quoi un carnaval néerlandais ?
Un joyeux bordel pour rester politiquement correct.
Comme vous pouvez
le voir sur les photos, le carnaval est une véritable institution à Tilburg. Aucun
cours n’est programmé durant la semaine de carnaval à l’université, afin de
permettre aux étudiants de profiter pleinement de cette expérience. Les artères
de Tilburg sont remplies de déguisements loufoques, de gobelets vides et de
chars « atypiques », pour ne pas dire effrayants. Je me demande
encore comment les gosses néerlandais ne développent pas de sérieux troubles
psychologiques avec de telles monstruosités dans les rues.
Le cauchemar des kids néerlandais |
De 7 à 77 ans, tout le monde sort sous la grisaille néerlandaise pour danser et chanter. Car oui, ce qui donne le véritable charme du Carnaval, c’est bien la musique. Là, mesdames et messieurs, on atteint des sommets. Pour faire simple, la musique de carnaval, c’est essentiellement des chansons kitchs et/ou internationales le tout en néerlandais ! J’ai notamment eu le privilège de découvrir la version Dutch des Lacs du Connemara dont Michel Sardou serait sûrement fier, à n’en pas douter. Rajouter quelques chansons traditionnelles, du YMCA en veux-tu en voilà, et vous avez la recette d’un carnaval réussi.
Et l'écologie alors ? |
Bon, que retenir de cette expérience ? Principalement une belle découverte de la culture néerlandaise. Dans un pays si anglicisé et international, c’est intéressant de voir que les locaux sont encore relativement attachés à leurs traditions. C’était surement la première fois que je n’entendais quasiment que du néerlandais dans les rues du centre-ville, cette langue si agréable à l’oreille. Les étudiants internationaux ont en effet légèrement déserté le carnaval après quelques jours, la reprise de Sardou dans la langue de Vondel pouvant expliquer ce phénomène.
Une semaine de carnaval sous un soleil rayonnant ! |
Toutes les bonnes
choses ont une fin, et la vie a repris son cours à Tilburg. Les semaines de
cours s’enchaînent et on voit tristement la fin de l’année se rapprocher. Le LL.M.
passe à vitesse grand V et il est important, plus que jamais, de profiter jusqu’au
bout de cette expérience unique. Heureusement, à Tilburg, on fait dans les
heures sup’, l’année se finissant fin juin, avec une défense de mémoire pour
clôturer le LL.M. (une deuxième en plus du mémoire de Master 1, juste pour le
plaisir).
Il reste donc encore
trois mois pour pédaler sur les pistes cyclables de ce sympathique pays. En
espérant que des membres des prochaines générations LL.M. reprendront le
flambeau et poseront leur valise en terres néerlandaises !
Erwann Le
Noac’h,
International Business Tax Law LL.M., Tilburg University
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