Saison Prague - Episode 6 : 'Sup mate, keen for a barbie this arvo? - Ou l'art de la Aussie life




 “Pourquoi tu veux aller aussi loin, t’aurais pu choisir l’Angleterre ou les Etats-Unis pour apprendre l’anglais non ?”, après avoir répondu quelques milliers de fois à cette question, avoir été tagué autant de fois sur des images d’araignées, serpents et autres requins, je m’envolais enfin pour le pays qui avait bercé mes rêves d’enfant : l’Australie !
Alors nous allons évacuer directement le sujet de l’avion. Oui 24h d’avion c’est long, très long, mais c’est avant tout l’opportunité unique de tester l’intégralité des plateaux repas d’Air France, d’ailleurs une mention spéciale au bœuf bourguignon vraiment pas piqué des hannetons.

Aperçu protocolaire de mon premier semestre (promis après on parle des beaux surfeurs)

Lorsque j’écris cet article, cela fait donc 5 mois que je suis arrivée à Sydney et presque autant de temps que mon année scolaire à commencer puisque j’ai fait ma rentrée le 28 juillet 2018, hémisphère sud oblige (pour tout vous dire je suis enfaite déjà en vacances d’été depuis 2 mois, mais je sous envoie mes meilleurs chakras pour les partiels).
L’Université de Sydney est la plus vieille d’Australie, ce qui donne au campus des allures de Poudlard, surtout le très mégalo couloir des portraits de tous les directeurs, à quand un hall of fame de Jean Monnet ? 

 La rentrée s’est bien passée, mais le meilleur restait à venir avec l’Orientation-week puisque plus de 300 clubs et associations étaient présent pour embrigader des freshmens innocents. Donc après avoir été imploré de rejoindre la Pokémon League, avoir gratter toute la « free food » possible à la Wine and Cheese Society, et repousser les supplications de l’équipe de Quiditch, le semestre pouvait enfin commencer. Ayant choisis un LLM spécialisé en droit international, j’ai pu réaliser le rêve de tout bon publiciste refoulé (hérétiques pour les intimes), choisir uniquement des cours ou les mots sociétés, associés, capital et fiscalité sont bannis. Donc à tous mes camarades encore dans l’ombre, qui n’ont encore fais leur coming out de publiciste, ne perdez pas espoir ! La GED mène aussi aux cours de droit de l’homme et autres spécialités qui feront de vous de parfaits avocats au chômage. Simplement petit conseil, restez ami avec cet étrange être humain de votre promo qui elle trouvait ça « amusant » le droit fiscal des sociétés, ça peut toujours servir…


Guide du parfait Sydneysider

Bon, parlons à présent du « aussie way of life ». Alors si vous vous imaginiez une plage de sable fin avec des kangourous et le cliché parfait du surfeur avec les cheveux délavés par le sel et le soleil sortant de l’eau avec sa planche de surf et bien… vous n’êtes vraiment pas loin ! Vous l’aurez compris, la vie ici est plutôt très rude, surtout après l’hiver glacial qu’a connu Sydney cette année, avec des températures dégringolant parfois jusqu’à 19 degrés ! Et oui les australiens portent des doudounes quand il fait cette température, ce qui explique qu’ils aient inventé les UGG alors qu’ils en ont extrêmement…  Pas besoin !


S’adapter à la vie australienne n’est pas très compliqué, il suffit de mettre de la crème solaire, d’enfiler votre plus belle paire de tong et de se familiariser avec les trois passions nationales : le barbecue, le rugby et contracter tous les mots de plus de 2 syllabes.  Mais pour devenir un vrai aussie, il vous faudra surtout surnommer l’intégralité des êtres vivants que vous rencontrez « mate ». Les australiens utilisent cette expression à peu près aussi souvent que Paul Pironnet tente de nous convaincre que le Poitou est la meilleure région de France, vous voyez le tableau.


Sydney est une ville extrêmement cosmopolite qui abrite une diversité tout autre que celle qu’on peut rencontrer en Europe. En effet, ici toutes les nations d’Asie sont activement représentées, ainsi que les diverses iles du pacifique. Mais comme je l’ai dit précédemment toutes ces nationalités cohabitent parfaitement et s’unissent autour d’une passion commune : l’amour du rugby. Spéciale dédicace à mes amis des Iles Samoa qui se sont abondamment moqués de mon sens du rythme en tentant de m’apprendre un de leur Hakka (paraît-il que celui des all black est vraiment pour les mauviettes, mais faut-il encore croire les islanders et ça c’est un autre débat).

Mate footy this arvo ? – Aussies and sport

Nous nous souvenons tous que le match d’ouverture en Russie (encore merci Didier) se jouait contre l’Australie, et que nous les avions battus 2-1, entamant alors notre série de victoire pour ramener la coupe à la maison. Bon et bien ici à peu près 100% de la population n’en avait royalement rien à faire, puisque pour les aussies le « football » (ou footy pour ceux qui suivent) c’est du rugby ! Les wallabies sont des stars adulées et les règles du rugby se déclinent dans pas moins de 4 sports : le rugby league, le rugby union, le 7th et le touch footy. Les jours de match sont des véritables institutions et le lendemain de la grande finale du championnat est même férié !
Apprendre et connaître les règles du ballon ovale ici est donc un véritable morceau de la culture australienne. En bonne expatriée souhaitant découvrir la culture locale j’ai donc tout naturellement rejoint l’équipe de… football américain ! Oui j’ai bien choisi le seul sport qui n’a rien d’australien, les haters diront que j’aurai dû aller aux US si c’était pour jouer au football, mais ici il y a plus de surfeur au mètre carré, chacun ses priorités. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet du football puisque je doute qu’on ait ne serait-ce qu’un seul expert de la NFL parmi vous[1], mais une chose est sûre intégrer cette équipe est l’un des meilleurs choix que j’ai fait cette année.
 


Au-delà de l’excitation d’apprendre un nouveau sport, une culture différente, le sport universitaire vous permet de rencontrer beaucoup d’australiens (car oui à Sydney les expatriés sont quasiment aussi nombreux) et de lier des liens que vous n’aurez jamais avec vos camarades de LL.M. Donc évidemment j’encourage tout le monde à intégrer une équipe de sport universitaire. Si vous n’êtes pas particulièrement attiré par le fait de vous faire plaquer au sol par des adversaires qui font le double de votre taille chaque semaine (qui ne rêve pas de ça ?), les australiens sont une nation sportive en général et vous trouverez forcement votre bonheur dans des sports comme le surf, le netball ou la boxe[2].

Voilà c’est tout pour moi, la prochaine fois je pourrais vous parler de la vie nocturne et des voyages à faire en dehors de Sydney, malheureusement ça ne sera pas un récit enrichi d’expérience personnelle puisque moi je travaille, je n’ai pas le temps de faire tout ça. Bon je vous fais la bise et je retourne bronzer (c’est faux) parce qu’il fait actuellement 27 degrés (ça c’est vrai par contre).

 

Claire Jacquot 






[1] Mais si par hasard vous cherchez une raison absurde pour ne pas réviser vos partiels, nous affrontons pour la finale du Opal Bowl les Northern Sydney Rebels (ne parlons pas de ce nom d’équipe digne d’une bande de collégien prépubert) et le match sera retransmis en direct 


[2] Tout sauf du cricket par contre, parce que le cricket c’est long, personne comprend rien et il fait bien trop chaud pour porter un pantalon type Quechua Trekking en pleine été
 



 



 



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