Saison Berlin - Épisode 4 : Le Brexit, une rupture difficile.

Le Brexit : une rupture difficile   

Par Charline Antignac Article du 18 novembre 2019 



©GETTY IMAGES

Le Royaume Uni a intégré la Communauté économique européenne en 1973 après avoir essuyé deux refus successifs en 1963 et 1967. Après cette lutte acharnée, le Royaume-Uni est aujourd’hui sur le point de quitter l’Union Européenne. 

Si l’adhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenne a été longue et compliquée, la sortie du pays de l’Union Européenne ne semble pas plus facile. 

Retour sur les différents rebondissements de l’affaire Brexit : 

Tout commence en 2013,  lorsque le Premier ministre britannique David Cameron, pro-européen, promet aux britanniques s’il est réélu, un référendum pour décider de l’avenir du Royaume-Uni dans l’Union Européenne. 

Après sa réélection, David Cameron tient sa promesse et invite les Britanniques à se présenter aux urnes. 
Le référendum organisé en juin 2016, scelle le sort du Royaume-Uni puisque 51,9 % des britanniques se prononcent en faveur du « Brexit» alors que le 48 % sont pour le « Brimain».  

Les eurosceptiques en faveur du retrait du Royaume-Uni ont présenté divers arguments aux électeurs comme  le contrôle de l’immigration et la restauration de la souveraineté nationale. Il semble que cela ait pesé dans la balance pour conduire au départ du Royaume-Uni de l’Union européenne. 

En juillet 2016, Theresa May Première ministre est bien décidée à respecter la volonté du peuple comme en témoigne sa célèbre phrase « Brexit means Brexit ». 

En mars 2017, la sortie du Royaume-Uni se précise puisque l’article 50 du TUE est déclenché. Par la suite, les négociations sur les modalités de sorties, particulièrement longues et houleuses, commencent. En témoigne, l’Irlande du nord et la possibilité d’un « back stop » afin d’éviter le retour d’une frontière physique qui a été rejeté par le Parlement britannique en janvier 2019. 

Le 29 mars 2019, le pays aurait dû sortir de l’union européenne cependant, faute d’accord trouvé entre Londres et Bruxelles, la sortie a été reportée au 12 avril 2019 puis au 31 octobre 2019. 

En juillet dernier, Boris Johnson alors fervent supporter du  Brexit, succède à Theresa May. Sa volonté est simple : faire sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne au 31 octobre 2019 et ce, même sans accord avec Bruxelles (no deal). 
Le nouveau Premier ministre est prêt à tout même à suspendre la Chambre des communes (suspension jugée illégale par la Cour Suprême britannique). 

Le 3 septembre 2019, les parlementaires ont voté  le « Been Act », une loi visant à forcer le Premier ministre à demander à Bruxelles un report du Brexit, si aucun accord ne voit le jour le 19 octobre 2019. 

Le 17 octobre dernier, un nouvel accord a été trouvé sur la sortie du Royaume-Uni. Il prévoit un statut dérogatoire pour l’Irlande du Nord qui restera soumise à certaines normes européennes.

Malgré l’existence d’un accord, l’histoire du Brexit ne s’arrête pas pour autant. En effet, l’accord doit être approuvé par le Parlement Britannique mais celui-ci ne s’est pas prononcé  le 19 octobre 2019. Par conséquent, en vertu du « Been Act », Boris Johnson a été obligé de demander un nouveau report du Brexit. Pour le moment, il a été décidé un report du Brexit au 31 janvier 2020. 

Les réactions à Liverpool au sujet du Brexit : 

La Grande École du Droit est une formation d’excellence qui permet à ses étudiants de réaliser une partie de leur cursus en droit (LL.M) dans l’université anglo-saxonne de leur choix.  Issue de ce prestigieux cursus, je poursuis désormais mes études en Angleterre. 

Étudiante en LL.M à l’université John Moores Liverpool, j’ai pu assister aux réactions de certains professeurs qui montrent ouvertement leur opposition au Brexit.  

Je suis allée à la rencontre de la population afin d’avoir une opinion plus large. Un employé du secteur privé m’a confié avoir voté contre le Brexit et être inquiet des relations que l’Angleterre pourrait entretenir avec les États-Unis, une fois sortie de l’Union européenne. 

Alexander Green, étudiant en histoire avec qui j’ai longuement discuté a partagé ses préoccupations. 

Il pense que le Brexit est une mauvaise décision et qu’il va y avoir de sévères répercussions. « D’un point de vue commercial, le Royaume-Uni va perdre beaucoup de contrats et subir des transferts d’entreprises ce qui aura, un impact négatif sur l’économie du pays. Sans l’Union Européenne, nous aurons moins de sécurité et nous subirons une baisse de la livre sterling face à l’euro » (propos traduits). 

Concernant les élections organisées le 12 décembre 2019, il estime «qu’elles vont donner à ceux qui sont contre le Brexit l’opportunité de voter Labour, le parti politique qui souhaite renégocier le deal » (propos traduits).

Le mot de la fin : 

De nouvelles élections générales seront organisées le 12 décembre 2019 en Angleterre. Impossible de prédire ce qu’il peut se passer car comme nous le savons, nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! 

Vous en voulez plus sur le Brexit ?
Alors rendez-vous prochainement avec l’article de Claire-Emeline Auduc. 



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