Saison 2 - Episode 1 - Getting the classes started by Baya & Elise

Vous avez découvert, au cours de la première série d'articles, l'installation dans un pays étranger et ses aléas. Nous vous invitons à présent à découvrir la raison pour laquelle les étudiants de la Grande Ecole du Droit ont décidé de s'expatrier, abandonnant tous leurs repères et habitudes à la Faculté Jean Monnet (Université Paris-Saclay) : le fameux LL.M !

GW Burns library. Crédit photo: gwlawlibraryscholarship.wordpress.com
"Le choix des cours dans un LL.M aux États-Unis est un moment important car il faut prendre en compte un certain nombre de paramètres. La tâche n'est pas aisée lorsque l'on découvre la liste interminable des cours qui s'offrent à nous (liste des cours proposés à GW Law).
Tout d'abord, les premiers paramètres s'imposent de la même manière à tout étudiant en LLM : il faut compléter 24 crédits (les cours s'échelonnant entre 1 crédit et 4 crédits), répartis sur deux semestres, pour pouvoir obtenir le fameux LL.M. Par ailleurs, au premier semestre, les étudiants internationaux en LL.M à GW Law sont obligés de suivre deux cours très généraux permettant de s'imprégner du système juridique américain. Le premier est US Fundamental issues qui ressemble grandement aux cours de Constitutional law de Madame Abadie dispensés en première et deuxième années de la Grande Ecole du Droit. Le second est intitulé Legal research and writing et est destiné à nous apprendre l'art de la rédaction juridique aux Etats-Unis, de la fiche d'arrêt à la "thesis" en passant par le "research paper", insistant particulièrement sur les règles de citation (très strictes) afin d'éviter tout plagiat. Enfin, chaque étudiant doit, durant son année de LL.M, se confronter à l'épreuve consistant à écrire un "research paper". Cela se traduit par l'obligation de choisir un cours durant l'année sanctionné non pas par un examen mais par la rédaction d'un paper dont le sujet aura été déterminé en début de semestre après consultation du professeur.
La seconde série de contraintes intervient lorsque l'on a fait le choix d'un LL.M spécialisé et non d'un LL.M général. Je n'évoquerai pas ici les arguments en faveur de l'un ou l'autre, cela ayant déjà été  traité auparavant par Pauline Pierre (voir ici). Cependant, si les étudiants en LL.M Général peuvent utiliser leurs 24 crédits pour choisir des cours très variés, le LL.M spécialisé impose qu'un certain nombre de crédits soient dédiés à des cours correspondant à la spécialité choisie. Ainsi, ayant fait le choix de poursuivre un LL.M en Business and Finance law, j'ai dû m'assurer que 16 des 24 crédits avaient été attribués à des cours en Business and Finance law. Cependant, même réduite à une certaine spécialisation, la liste des cours proposés est telle qu'on ne rencontre aucune difficulté à trouver des cours correspondant à nos intérêts.
Cependant, pour certains étudiants, surtout ceux ayant opté pour un LL.M spécialisé, le choix des cours devient un véritable casse-tête lorsqu'ils ont décidé de présenter l'examen du barreau de New York (NY Bar). En effet, il faut alors arriver à satisfaire à la fois les contraintes imposées par le LL.M spécialisé ainsi que les conditions requises pour postuler à l'examen du barreau de NY (certain nombre de crédits dans des matières fondamentales telles que Contracts, Constitutional law etc.) Si vous êtes intéressés par l'examen du barreau de NY, je vous renvoie à un article rédigé par Pierre Delassis à ce sujet l'an passé. Je me dois, en revanche, d'attirer votre attention sur la récente réforme de cet examen, nécessitant désormais de réussir deux tests : un sur le droit fédéral et l'autre sur le droit de l'Etat de New York.
Enfin, je ne peux évoquer le choix des cours sans la période d'Add/Drop qui l'accompagne. Cette période correspond à la première semaine de cours en début de semestre. Durant cette semaine, les étudiants qui se sont inscrits à leurs cours sur internet peuvent assister à autant de cours qu'ils souhaitent et ainsi décider, à la fin de la semaine, les cours qu'ils gardent pour le semestre (add) et les cours qu'ils abandonnent (drop). Pour plus d'informations, voici un article rédigé à ce sujet par Alexandre Rodde l'année dernière." Baya Hariche (George Washington University Law School (Washington D.C.), LL.M en Business and Finance Law).


"Ma rentrée à Rotterdam ayant eu lieu fin août, les cours ont très vite commencé. Mon premier cours s’intitule ‘research and writing skills’ et prend la forme de ‘workgroups’ de 2 heures sur le thème (au choix) des assurances ou de l’économie, qui ont lieu trois fois par semaine. 6 heures de cours par semaine peut sembler peu, mais la charge de travail requise pour chaque cours est assez intense. L’objectif de ce cours, comme son nom l’indique, est de nous fournir les clés de la recherche et de la rédaction juridique telles qu’attendues ici mais aussi de nous pousser à exprimer et à défendre nos idées lors de débats, et ce, même lorsque vous avez en face de vous un étudiant écossais que vous en comprenez pas le moins du monde. Vous détestiez le modèle en deux parties, deux sous-parties et la rigueur de structure française ? Vous allez être ravis. Ici, pas de structure obligatoire pour les devoirs. Toutefois, il serait faux de prétendre que l’on n’attend pas de nous une rigueur exemplaire. Seulement, cette rigueur se trouve autre part. En fait, l’accent est mis sur le raisonnement et la qualité des sources. Toute information donnée dans le devoir doit être vérifiée et précisée dans une note de pied de page standardisée. Pour vous donner une idée, en un mois, j’ai eu 3 devoirs à rendre, une présentation solo et une présentation en duo à faire, un débat à animer, des centaines de pages à lire et plusieurs thèmes de recherche à approfondir pour participer aux débats qui ont lieu après toute présentation faite par un étudiant. Tout cela est noté, sur 10, sachant que la note minimale pour valider la matière est 6 et que la validation de cette première matière est obligatoire pour valider le LL.M. Si la rentrée est propice aux sorties et rencontres, j’ai aussi eu ‘la chance’ d’expérimenter la fermeture de la BU (minuit) et des séances nocturnes de préparations d’exposés. Mais honnêtement, c’est bien plus amusant de travailler avec des étudiants internationaux dans une BU de rêve que de s’enfermer à faire des fiches d’arrêt une veille de TD de droit administratif. En fait, l’idée est de nous préparer aux cours à venir mais surtout à la rédaction et la soutenance d’un mémoire à la fin de l’année scolaire. Et pour l’instant, je dois avouer que cette méthode est très efficace. Tout le monde a nettement progressé, à l’oral comme à l’écrit, et en ce moment, nous travaillons tous sur nos mini-mémoires à rendre fin octobre." Elise Bouvet (Erasmus University of Rotterdam - Commercial and company law)

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