Saison Lisbonne - Épisode 13 : Un stage à Washington DC?
Lors
du second semestre du LLM, les étudiants ont souvent la possibilité de réaliser
un stage en parallèle des cours. Ainsi, voici mes quelques tips concernant
cette recherche parfois fastidieuse et stressante. Ne connaissant que
Georgetown, je ne vais pouvoir vous parler que de ce que j’ai pu y expérimenter, mais je suppose que le processus doit être assez similaire dans d’autres
universités (du moins américaines).
Comment trouver un stage lors de son
LLM ?
Dès
le jour de la rentrée à Georgetown, nous avons été informés qu’il était
possible de réaliser un stage lors du second semestre de notre année. En effet,
les étudiants peuvent décider de partager leur temps entre l’université et une
expérience professionnelle, dès lors que cette dernière n’excède par 20h
par semaine. Pour être honnête, lors de mes premières semaines à DC, je
n’envisageais pas réellement de chercher un stage, attendant plutôt de voir
comment le coté universitaire allait se dérouler. Cependant, de nombreux
étudiants choisissent leur LLM en fonction des opportunités de stages (du moins
à Georgetown) et à force de les côtoyer, j’ai compris que cela pourrait être
une belle expérience et une vraie plus-value.
Le
plus dur est encore à faire. Comment trouver un stage lorsque que l’on ne
connaît personne sur place et que les procédures de recrutement nous sont
obscures ?
- Utilise la database de l’université
Le
moyen sans le doute le plus efficace est d’utiliser la database d’offres de
stage mise à la disposition des élèves par l’université. En effet, chaque
année, Georgetown répertorie l’ensemble des offres de stage qui sont adressées
aux étudiants de l’université (souvent parce que d’anciens élèves y ont
travaillé et que les cabinets ou entreprises ont été satisfaits). La database
ressemble à une très longue liste d’offres avec le détail de la mission et des
compétences recherchées. Seuls les élèves de l’université peuvent y accéder
avec leur mot de passe.
En
règle générale, CV et lettre de motivation sont demandés afin de
se porter candidat (le staff de Georgetown est très disponible et corrige tous les CV
des étudiants afin d’être sûr que ces derniers respectent les critères de forme
américains). Attention, certains recruteurs demandent parfois un writing
sample, c’est-à-dire un essai en anglais. Conservez donc tous vos écrits en
anglais, cela peut être utile ! La deadline de la majorité des offres
avoisinait début novembre. Cependant, beaucoup de gens ont été acceptés bien
avant la deadline de l’offre. Il ne faut donc pas hésiter à envoyer sa
candidature le plus tôt possible.
Par
la suite, les recruteurs contactent les étudiants qui les intéressent afin de
convenir d’une date d’entretien. Les entretiens peuvent être téléphoniques ou
face to face, cela varie. Pour la Banque Mondiale par exemple, Eva a dû passer
un entretien téléphonique avec plusieurs personnes de la WB (elle a d’ailleurs
été prise !). Il est donc important de bien se préparer à ces rencontres
car beaucoup d’étudiants sont contactés pour au final, peu de places.
La
database semble donc être ta meilleure amie lorsque tu recherches un stage.
Hélas, elle a aussi ses défauts. En effet, les offres restent en général très
axées autour du droit des sociétés, business, tax etc. Pour les personnes qui, comme moi, souhaitent
travailler dans d’autres domaines (propriété intellectuelle pour ma part), les
offres ne répondaient pas vraiment à mes envies. Et là, tu te sens un peu
seul.
- Trouve ton stage on your own
Si
tu décides de trouver ton stage toi-même, il ne faut pas hésiter à contacter le
plus de personnes possible et ainsi optimiser tes chances. En ce qui me concerne, j’ai
décidé d’en parler avec l’un de mes professeurs dès septembre/octobre. S’il y a
bien une chose vraie aux Etats Unis, c’est que les opportunités sont nombreuses
et qu’il faut parfois provoquer sa chance. Le choix des matières du semestre
est donc primordial à mon sens car il nous permet de rencontrer des
professionnels de domaines qui nous intéressent. Je n’étais pas forcement la
plus active en classe (classe uniquement composée d’américains oblige), mais
mon prof a vu que j’étais motivée et très intéressée par le cours. Il m’a
vraiment aidée dans mes recherches, m’a accompagnée à des conférences pour me
présenter à des collègues et au final, m’a mise en contact avec mon actuel
maitre de stage, un directeur d’ONG passionnant.
Une
fois le stage trouvé, ce dernier doit être validé par l’université afin qu’il
compte pour 2 crédits dans le semestre (pour rappel, on peut prendre entre 20
et 26 crédits durant notre année de LLM). Je doute que l’administration refuse
beaucoup de stages dès lors qu’ils respectent certaines conditions (moins de
20h par semaine, pas de salaire, supervision d’un avocat).
En
bref, je ne peux pas vraiment vous conseiller une unique technique pour trouver soi-même un
stage mis à part de ne surtout pas hésiter à vous créer un mini réseau, en
commençant par vos professeurs (à Georgetown, ces derniers sont extrêmement disponibles
et bienveillants). Good luck!
Camille Guyot
Que faire à Washington D.C. si l'on n’a
pas de stage au second semestre ?
Autant dire que cet article n’allait pas être assez long si on ne parlait que de stages, alors
je me suis vu attribuer la partie la moins intéressante parce que tout comme
les cabinets d’avocats, Santiago et Camille ne veulent pas me confier plus de
responsabilités.
Alors,
que faire à Washington D.C. au second semestre quand vous n’avez pas réussi à
trouver un stage ? La première chose à faire est de ne pas pleurer et
tomber dans une dépression qui vous amènerait à remettre en question vos choix
académiques et personnels. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas trouvé de
stage et que personne n’a vu en vous ce dont vous pensiez être capable, que vous
n’arriverez jamais à quoi que soit dans les métiers du droit. Et surtout, ne
faites pas de liens entre les rejets que vous rencontrez dans votre vie
professionnelle et ceux que vous rencontrez dans votre vie personnelle et
amoureuse. Ceci étant dit, je suis célibataire.
Tout
comme en fac de droit en France, le deuxième semestre à Washington D.C. est meilleur
que le premier. D’abord parce que si vous ne passez pas le barreau américain,
vous serez débarrassés des cours obligatoires pour étudiants
internationaux : Legal Research and Writing (boring) et Introduction au
système juridique américain (lame). Ensuite, le second semestre est le semestre
du printemps (c’est le moment de l’article où je ne sais plus quoi écrire parce
qu’honnêtement ce n’est que le début du semestre donc si ça se trouve tout ce
que j’écris ici est complètement faux…). Bref, c’est le semestre du printemps,
des fleurs, du renouveau et surtout c’est la partie de l’année où on se rend
compte qu’il ne nous reste plus que quelques mois avant de quitter le continent
américain donc on se met à planifier tous les voyages qu’on aurait dû faire au
premier semestre.
Qui
dit voyage voyage, dit Desireless ? Oui, mais pas que ! Car aux
Etats-Unis, un voyage incontournable de l’année est celui de la Job Fair à New
York City ! Enfin, je dis incontournable, mais Camille et Eva n’y vont pas
donc ce n’est pas totalement vrai. Moi non plus je ne voulais pas y aller au
début parce que je n’ai eu que deux offres d’entretien et je suis ne pas sûr de
pouvoir supporter plus de rejets. En plus de ça, il faut commencer à préparer
ses dossiers de candidature pour les Master 2. J’en ai sélectionné 16 dans
toute la France, voilà à quel point j’ai confiance en moi…
Enfin
bref, ce semestre, si vous n’avez pas de stages, vous pouvez faire plein de
choses à Washington D.C., comme par exemple : faire des pâtisseries, faire
du bénévolat dans des associations ou à l’ambassade de France, apprendre des
langues étrangères*, apprendre à coder**, aller à des conférences qui coûtent
mille dollars***, préparer son summer ou spring break body, rédiger son mémoire…
Pour
terminer, le mieux quand on n’a pas de stage au second semestre, c’est de
chercher des stages pour l’été suivant. Il y a des jours où j’ai l’impression
que la vie n’est qu’une succession de candidatures. Heureusement, quand on est
trop fatigué pour tout ça et que rien ne va, il reste les pâtisseries.
*il y a des séminaires qui ne coûtent pas très chers par rapport à ce qu’on
trouve en France
**grande communauté de bloggers et de blockchainers à Washington D.C.
***mais
le networking n’a pas de prix pas vrai ?
Tom Guelimi
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