Saison Lisbonne - Épisode 16 : Mon expérience à McGill University, ou pourquoi choisir Montréal.


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Chers lecteurs, après avoir travaillé sans relâche depuis mon retour en terre québécoise le 7 janvier, c’est en ce soir de saint valentin que je prends le temps de vous raconter mon expérience « mcgilléenne ». Mais ne vous détrompez pas, entre deux papers, le Québec, c’est bien le fun !
Mon objectif dans cet article est de vous parlez des questions que l’on me pose souvent à propos de mon LL.M., et que je me posais moi-même avant de choisir cette destination. J’espère qu’il vous sera utile.


Je commence sans attendre par la question la plus fréquente : mais il ne fait pas trop FROID ?

En effet, Montréal est connue pour ses températures hivernales avoisinant celles du pôle nord. Ceci étant dit, après plus de trois mois d’un hiver soi-disant « l’un des plus froids » et étant une personne particulièrement frileuse, je peux vous confirmer que cette situation est tout à fait supportable.
D’une part, comme vous pouvez le voir sur les photos jointes à cet article, le ciel est souvent très dégagé et ensoleillé, ce qui est plutôt agréable même sous – 10 °C. D’autre part, cette météo est une occasion idéale pour pratiquer, et pour certains découvrir, les sports d’hiver. Montréal dispose de nombreuses patinoires et les stations de ski sont à moins d’une heure de la ville. Certaines personnes s’essayent même aux chiens de traineau, mais si vous voulez en savoir plus sur la question il faudra vous adresser à Elina Rougeau.
Bref ! Mon but n’est pas de vous écrire trois pages sur la météo mais pour vous résumer, certes il fait froid mais, bien équipé, on s’y fait très bien.

Je passe par conséquent à une deuxième question importante : mais au Québec, ils parlent FRANÇAIS non ?

Effectivement, la langue officielle du Québec est le français, et, en plus de cela, la communauté française au Québec est très développée. Par conséquent, vous entendrez fréquemment parler français (ou plutôt québécois, croyez-moi, c’est bien différent) dans la rue ou dans les magasins et vous pourrez lire toutes les indications officielles en langue française également.
Cependant, Montréal étant l’une des villes les plus cosmopolite au monde, et McGill une université majoritairement anglophone (totalement pour les LL.M), ce n’est que très rarement que je suis amenée à parler français. Tous mes cours sont dispensés en anglais, et la grande majorité de mes fréquentations ne parle pas ou peu français. En résumé, bien que n’étant pas totalement immergée dans un milieu anglophone, je parle, écris et entends majoritairement et quotidiennement anglais. J’ai donc bien pu progresser dans cette langue.

Concernant McGill et le LL.M plus particulièrement, je diviserai mon propos en trois parties : McGill, le LL.M en général et la spécialisation en Air and Space Law que j’ai choisi.

En plus de sa bonne réputation, McGill est également une université très agréable pour étudier. Le campus, composé de magnifiques bâtiments, est situé en plein centre-ville de Montréal. De plus, McGill offre à ses étudiants un grand nombre d’équipements et services permettant d’apprécier pleinement votre expérience étudiante.
Pour vous donner quelques exemples, les étudiants LL.M. peuvent obtenir sur simple demande un bureau au sein de la bibliothèque de droit qui leur est réservé tout au long de l’année et sur lequel ils peuvent laisser leurs livres, cahiers etc. L’université est également équipée d’un grand nombre de lounges très agréables pour étudier (ou chiller), dont un spécialement réservé aux graduate students et particulièrement bien équipé. Les outils informatiques sont également très développés au sein de la faculté et tous les étudiants bénéficient d’une formation en début d’année pour les utiliser à bon escient.
L’administration de l’université est toujours prête à aider les étudiants. De nombreux services sont à notre disposition comme le Career Planning Service, une sorte de conseil d’orientation 2.0 où des gens qualifiés sont en mesure de vous conseiller quant à votre avenir professionnel, mais également relire vos CV et lettre de motivation de manière approfondie. Si vous tombez malade, vous pouvez consulter un médecin directement dans l’université car McGill qui dispose également d’un service de santé.
Les étudiants ont accès au gymnase au sein duquel il est possible de s’inscrire à un grand nombre d’activités sportives : sports d’équipe mais également accès à la salle de sport pour un prix réduit et à la piscine gratuitement.
Enfin, la vie associative est très développée à McGill. L’université compte en effet un nombre impressionnant de clubs en tous genre et vous n’aurez pas de mal à trouver votre bonheur parmi eux. Vous pourrez également trouver deux bars/restaurants directement sur le campus (l’un pour les graduate, l’autre pour les undergraduate), dans lequel certains évènements sont organisés et toujours agréable pour se relaxer en fin (ou milieu) de journée.
La bonne surprise est que, si vous êtes acceptés, vous pourrez bénéficier de tous ces services à très bas coût. En effet, grâce à un accord passé entre la France et le Québec visant à attirer les francophones dans cette province canadienne, les étudiants français n’ont pas à payer les frais de scolarité des étudiants internationaux. McGill vous coutera ainsi entre 2 000 et 3 000 € pour l’année.


Concernant le LL.M. en particulier


Je ne vous cache pas que la charge de travail est importante. Le système d’apprentissage ici est très différent de ce dont on a l’habitude en France. Cela n’a rien de spécifique à McGill, et vous avez surement pu le lire dans les articles précédents, la plupart des cours sont sous forme de discussion à propos des readings donnés à l’avance par le prof. Il est par conséquent nécessaire de fournir un travail personnel important. La plupart des examens sont sous forme d’open book, c’est-à-dire que vous avez accès à toutes les ressources que vous voulez pour y répondre, y compris internet. Tout au long du semestre vous pouvez être amené à produire toute forme d’exercices comme des présentations orales, des papers ou encore des moot courts. Le semestre d’été doit être consacré à la rédaction d’un mémoire (ou research project) de 15 000 mots sur un sujet de votre choix. C’est tout de suite moins rigolo. Cependant, en étant bien organisé, il est toujours possible de combiner vie étudiante et vie sociale. De plus, vous pouvez toujours, comme beaucoup le font, choisir vos matières en fonction du travail à fournir, certaines matières étant moins prenantes que d’autres.
J’ai été impressionnée, et je le suis toujours, par la gentillesse du corps professoral à McGill. La chose qui m’a le plus surprise à mon arrivée a été l’atténuation de la hiérarchie professeur/étudiant. En effet, les professeurs accordent une grande importance à l’opinion de chacun et la sollicite beaucoup en classe. Lorsque vous êtes amené à vous exprimer sur un sujet, votre réponse est toujours prise au sérieux et vous entendrez très rarement un professeur vous contredire radicalement.
Ce mode d’enseignement diffère du système français où le professeur parle et les élèvent apprennent, et permets aux étudiants d’apprendre différemment tout en encourageant leur participation.
De plus les professeurs sont très à l’écoute et toujours disponibles pour vous aider, que ce soit sur des sujets en rapport avec leur cours ou plus en lien avec votre avenir professionnel. Tous les professeurs répondent avec attention et rapidité à chaque e-mail. Cette approche vous fait vous sentir non plus comme un étudiant perdu dans la masse mais comme une personne pouvant apporter quelque chose à un groupe, et avoir la chance d’étudier dans cet environnement est donc très agréable.
Pour ce qui est de mes camarades de LL.M., la plupart d’entre eux sont plus âgés, voir beaucoup plus âgés, un grand nombre ayant déjà travaillé en tant qu’avocat avant de choisir de poursuivre leurs études. Le LL.M. est composé d’environ une cinquantaine d’étudiants ce qui permet de connaitre bien tout le monde. 25 nationalités différentes sont représentées au sein du LL.M ce qui permet ainsi de découvrir de nombreuses cultures. Cet environnement est assez professionnel dans l’ensemble mais vous pourrez toujours vous faire d’autres amis très facilement à Montréal et à McGill.

Suite à une offre de bourse et en raison de mon projet professionnel, j’ai choisi d’intégrer l’Institute of Air and Space Law (IASL) de McGill. Créé en 1951, à la suite de la création de l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile dont le siège se situe à Montréal, cet institut a formé un grand nombre de spécialistes dans le domaine, exerçant désormais dans le monde entier. En plus des professeurs habituels, de nombreux professionnels, souvent anciens étudiants de l’Institute, sont amenés à nous faire cours sur un sujet particulier dans lequel ils sont spécialisés, ce qui enrichie considérablement la qualité de la formation. Pour en nommer quelques-uns, George Petsikas, Senior Director, Government & Industry Affairs à Air Transat et Paul Fitzgerald, juge à la Canadian Transportation Agency ont été amené à nous faire cours à plusieurs reprises et ont ainsi pu nous faire bénéficier de leur expérience professionnelle. De plus, l’IASL organise de nombreux colloques qui permettent aux étudiants de rencontrer des personnalités reconnues dans le milieu de l’aviation comme John Byerly, ancien Deputy Assistant Secretary for Transportation Affairs at the US State Department and Rob Britton ancien senior executive à American Airlines. Enfin, des sorties sont organisées tout au long de l’année. Nous avons par exemple eux la chance de visiter le siège social d’Air Canada. A cette occasion, nous avons pu nous assoir dans le cockpit d’un avion de la compagnie, bénéficier d’une expérience dans le simulateur de vol avec des hôtesses de l’air spécialement présentes pour l’occasion, ainsi que d’une présentation dispensée par les membres du service juridique de l’entreprise. En plus de nous permettre de développer un solide réseau professionnel, ces opportunités s’avèrent particulièrement stimulantes et inspirantes pour notre futur avenir professionnel.


Enfin, j’aimerais terminer cet article par un point qui me tient particulièrement à cœur : la qualité de vie à Montréal en général. En effet, en dépit du froid (seulement quelques mois dans l’année), Montréal est une ville particulièrement agréable pour vivre, et le nombre de français ayant choisi d’émigrer définitivement au Québec est bien là pour le prouver. Figurant en première place au classement QS des meilleures villes étudiantes au monde, Montréal regorge de bars et d’endroits où sortir. C’est également la ville d’Amérique du Nord qui dispose du plus grand nombre de restaurants par habitants, vous pourrez ainsi profiter de délicieux restaurants de toutes les cuisines du monde à des prix très abordables. Un autre aspect intéressant de Montréal est qu’il s’agit d’une ville totalement cosmopolite et vous serez ainsi amenés à croiser des gens de toutes nationalité à l’occasion de vos sorties ce qui s’avère très enrichissant. Le prix des logements ainsi que le coût de la vie en général est relativement bas pour une grande ville. Enfin, si vous aimez voyager, de nombreuses destinations sont facilement accessibles à partir de Montréal : Québec, Toronto, les chutes du Niagara, les parcs nationaux canadiens, les États-Unis à seulement quelques heures de bus, mais également le Mexique, Cuba …

Si vous souhaitez partir en LL.M à McGill ou à Montréal, j’espère que cet article vous a été utile, n’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez davantage de renseignements !


Adèle Raulin,
LL.M. in Air and Space Law,
McGill University.

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