Saison Los Angeles : Episode 1 : "LSAC Procedure"
LSAC Procedure
Ah le LLM ! Ce doux rêve qui nous fait tenir pendant les trois années à Sceaux, cet objectif qu'on s'est fixé en arrivant à la GED, cet horizon si lointain et pourtant si proche... On y pense jour et nuit et puis, un beau matin, on arrive en troisième année et tout s'enchaine à une allure folle : tableaux LLM à gogo, resumes, personal statements, frais d'application et lettres de recommandation sont désormais notre quotidien.
Le processus de candidature au LLM n'a pas été de tout repos, en réalité ce fut tout le contraire. Premier conseil : réfléchissez à vos décisions de LLM bien avant la rentrée de GED3 et prévoyez moult nuits blanches dans votre agenda pour rédiger votre personal statement.
En arrivant en GED3, je n'avais pas d'autre certitude que celle de vouloir aller aux États-Unis pour pouvoir passer à terme le barreau de New York. Mais alors dans quelle université ? Mystère et boule de gomme. J'ai pourtant dû me pencher sur ce choix crucial, et rapidement, car l'envoi des choix définitifs à la Direction était imminent. Après que mon dévolu se fut porté sur cinq universités - University of Pennsylvania, UC Berkeley, UCLA, Georgetown, Georges Washington -, il a fallu passer au dur du sujet, l'application process, via notre pire cauchemar LSAC.
LSAC, comment dire ? Un labyrinthe avec une issue des plus dure à trouver. Heureusement, pour ceux ne visant pas les États-Unis, vous êtes dispensés de maux de tête et d'appels téléphoniques à 23h pour vous aligner sur les heures américaines.
Après avoir payé les frais s'appliquant à la plateforme, il faut maintenant postuler. Une candidature par université, ce qui signifie aussi un personal statement par université et des frais d'application pour chaque candidature (bien qu'on puisse parfois en être exonéré sur demande ou en assistant aux réunions Zoom). Et puis il y a aussi la joie d'aller à l'autre bout de la région parisienne pour passer l'IELTS ou le TOEFL. Deuxième tip : si vous ne visez que les États-Unis, passez le TOEFL, je le trouve plus facile et intuitif que l'IELTS.
Parlons peu, parlons personal statement. Spoiler alert : vous allez en baver. Oubliez les jolies photos en haut des CV, les lettres de motivation impersonnelles et plates à en pleurer. Ici, autant on veut du standardisé pour le Resume, autant le personal statement se droit d'être fort en émotions, remplis de rebondissement, le tout dégoulinant de votre intérêt modéré depuis votre plus tendre enfance pour intégrer X université, car bien sûr, votre passion pour le droit est née avant même que vous ne puissiez articuler "juriste".
Saisissez-vous de votre plus belle plume (ou souris d'ordinateur) et c'est parti ! Prenez le parti d'être original. Autant il vous faut expliciter pourquoi votre coeur penche plutôt vers X université et démontrer en quoi vous être le candidat idéal, autant le comité de sélection s'attend à découvrir votre personnalité au travers de votre personal statement. À noter, au Royaume-Uni ou en Europe, le côté personnalisation de la candidature est moins présent -bien qu'il ne faille pas l'omettre- que pour une candidature outre-Atlantique. N'ayant candidaté qu'aux États-Unis, mes conseils sont peut-être à adapter pour les candidats postulant en Europe ou en Asie.
Tout se joue dès les premières lignes : soyez originaux et ne partez pas forcément sur le domaine juridique dès la première phrase. Férue de danse classique, mon introduction portait sur ce sujet. Par ailleurs, n'hésitez pas à mettre en pratique les conseils BlablaGED pour faire une conclusion en lien avec l'introduction ; bouclez la boucle, ça fait toujours plus propre et prouve la logique de votre raisonnement. En effet, un personal statement, c'est aussi un exercice de réflexion et de construction argumentaire. Le comité doit pouvoir vous suivre aisément et repérer les points essentiels, alors n'hésitez pas à revenir à la ligne régulièrement et à faire des alinéas.
Dans le corps de votre personal statement, vous devez miser sur ce qui vous rend unique. Bien sûr, il faut évoquer les cours que vous désirerez prendre, pourquoi faire un LLM, en quoi intégrer X université est primordial pour la suite de votre parcours professionnel, et pourquoi vous seriez un élément indispensable. Tous ces points sont à appuyer avec des phrases de personnalisation. Raconter des anecdotes est crucial, mais attention tout de même à ne pas trop en faire. Chaque anecdote doit permettre d'illustrer un argument dépeignant votre personnalité de façon concise (une ou deux phrases si possible, n'allez pas en faire un paragraphe de 20 lignes). En général, il faut deux à trois anecdotes si elles sont courtes, maximum deux si elles sont plus longues. Parlez de vos centres d'intérêts, les sports, activités, clubs, que vous avez intégré aux fils des ans. Vous pouvez tout à fait essayer de lier ces engagements avec l'offre de loisirs de l'université. [Pour plus de détails cf. le guide du personal statement]
Surtout, ne croyez pas que rédiger ce document vous prendra quelques jours au plus. Non. C'est un travail de longue haleine qui nécessite du temps, de la relecture -si possible par des personnes extérieures-, de la persévérance. Contacter les anciens afin d'avoir des conseils concernant X université, ou des retours d'expérience pour faire son choix final, me semble essentiel.
Bien que finaliser la liste de ses choix de LLM semble être un grand soulagement, quelques mois plus tard, il faudra faire un autre choix cornélien : où définitivement aller ? Je vous conseille de bien vous renseigner sur l'offre de curriculum de l'université, les activités extra-scolaires proposées, l'implication demandée pendant l'année, la localisation, ou encore les retours d'expérience par les alumnis, sont tous à prendre en compte.
Enfin, avant de partir, il faut naviguer les procédures de visa, stresser à l'ambassade, stresser à 2h du décollage parce qu'on n'a pas imprimé son I-20 et qu'apparemment il le faut absolument pour que son visa F-1 soit approuvé à la douane américaine (inspiré de faits réels, 0/10 would not recommend...), stresser devant l'officier américain qui détient le pouvoir de nous laisser effectuer notre LLM ou non, et enfin stresser pour trouver un taxi dans la cohue se déversant sur le parvis de l'aéroport. Bref, beaucoup de stress.
Ça y est. Vous vous réveillez un beau matin d'août, il est 6h, le soleil est déjà levé et les oiseaux piaillent. Vous vous préparez avec soin, courez pour attraper le bus, et enfin arrivez sur le campus de l'université finalement sélectionnée. Tout à coup, vous avez une prise de conscience, vous vous arrêtez en plein milieu du trottoir, et prenez deux minutes pour vous rendre compte que c'est bon, le cauchemar de LSAC est terminé, vous avez vaincu le final boss, et que vous êtes là, sur le campus de l'université qui vous a fait rêver pendant un an. Dans dix minutes vous rencontrerez votre promotion, et vous ferez des souvenirs inoubliables avec des personnes incroyables ; qu'il est loin le petit étudiant de Jean Monnet qui s'arrachait les cheveux sur ses TD de droit administratif ou qui pleurait sur ses cours de compta.
Vous l'avez fait, bravo, votre rêve est en train de devenir réalité et vous avez désormais les clefs en main pour déterminer ce que vous ferez cette année. Elle est précieuse, alors chérissez-là, tirez-en le maximum et surtout, surtout, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour pouvoir revenir en France avec un grand sourire aux lèvres, beaucoup de nostalgie, et surtout une grande fierté en regardant ce que vous aurez accompli !
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