Saison Lisbonne - Episode 3 : Trouver un logement à Londres, une galère ?
Lors de notre arrivée à Londres, l’un des premiers dilemmes auxquels on a dû faire face fut celui du logement : n’ayant pas la possibilité de se déplacer cet été faire des visites dans la capitale anglaise, nous avons ainsi décidé de trouver un appartement directement sur place. Plus précisément, nous sommes parties en quête de deux chambres dans une même colocation, à maximum 30 minutes en transport de nos facultés respectives (ce qui, comme vous vous en doutez, n’a pas été si évident que ça).
Mais avant même de vous raconter nos péripéties sur place, le premier conseil que l’on peut vous donner si vous êtes dans notre situation, c’est de vous fixer un budget maximum par mois pour votre chambre, bills included. Cela peut sembler évident, mais le fait de le faire en avance, avant la (légère) période de panique qu’est la recherche d’un appartement à Londres, vous évitera de céder à n’importe quelle offre une fois sur place.
Votre budget dépendra surtout de votre secteur : pour une chambre décente et abordable dans un quartier sympa, le mieux est de viser un appartement situé en Zone 2 (travel zone). Cela vous permettra aussi d’alléger un peu le prix mensuel de votre Oyster Card, ce qui n’est pas négligeable.
Au niveau des quartiers, sachez que l’Est de Londres est souvent plus abordable – et plus adapté à une vie étudiante – que le posh Ouest (de notre point de vue tout du moins).
Sur ces quelques recommandations, entrons dans le vif du sujet : la quête d’une chambre ! Comme la majorité des étudiants venus habiter à Londres, notre choix s’est d’abord porté sur le site Spareroom, qui est le site de location immobilière le plus populaire pour les colocations au
Royaume-Uni. Après quelques recherches, on a d’abord dû modifier notre vision de l’appartement idéal : dans beaucoup d’appartements ici, le salon est reconverti en une chambre et la cuisine reste la seule « pièce commune » ; en outre, on a abandonné l’idée de louer notre chambre directement à un particulier. À moins d’avoir beaucoup de chance, la grande majorité des offres de Spareroom sont en effet publiées par des agences immobilières : vous pouvez ainsi difficilement échapper à des frais de dossier.
Peu de temps après avoir renseigné nos critères de recherches, on a reçu un, puis plusieurs messages d’un dénommé Giovanni, qui semblait avoir les « chambres idéales » à nous proposer, à un prix bien moins élevé que le reste des offres dans le même quartier. Il nous a donné rendez-vous le lendemain dans son agence, après nous avoir envoyé les liens de 10 annonces différentes – dont les photos étaient bien sûr superbes.
Forcément, en l’écrivant, on sent très vite l’arnaque arriver. Mais gardez à l’esprit que sur place, la peur de vivre toute l’année dans une auberge de jeunesse vous fait parfois oublier tout bon sens. Ayez-donc le réflexe de TOUJOURS regarder les avis / notes laissées par les clients. Dans notre cas, c’était catastrophique : l’agence – Cityrooms – était réputée pour attirer des clients avec de fausses annonces, pour finalement leur proposer une chambre deux fois plus chère et sans visite possible.
Sans grande surprise, on a donc évité ce rendez-douteux et continué nos recherches, cette-fois ci en contactant directement des agences renommées sur Internet. C’est ainsi qu’on se retrouve le lendemain dans l’agence Citiside Properties : malgré quelques avis mitigés de ses clients, elle semblait plus « pro » et proposait de nombreuses chambres dans l’Est. Une fois sur place, ce fut pourtant
une nouvelle déception : l’agence avait des airs d’usine et on a vite compris
que l’objectif était de nous faire payer une somme exorbitante pour soi-disant sécuriser nos chambres. Pour autant, impossible de visiter lesdites chambres avant de signer le contrat, la vingtaine d’agents n’ayant apparemment pas le temps ; on nous a aussi proposé un contrat unique de 12 mois, avec obligation trouver un locataire pour reprendre notre chambre à notre départ en juin !
Si les photos des chambres sont correctes, cette montagne de contraintes nous donne envie de fuir. On a donc prétendu vouloir réfléchir à l’offre. L’agent devient très insistant, nous poussant absolument à verser la caution dans l’heure qui suit. C’est là un autre point important quand vous recherchez un appartement à Londres : même si les logements se louent en effet très vite, une agence honnête vous laissera toujours la possibilité de prendre un temps de réflexion, même de quelques heures, avant de leur verser quoi que ce soit. Ne vous précipitez donc jamais pour louer un appartement et faîtes le point hors de l’agence, surtout si vous faîtes plusieurs visites dans la même journée.
À ce stade de nos recherches, autant dire qu’on commençait un peu à désespérer. Alors qu’on rentrait, plutôt dépitées, dans notre Airbnb de secours, on a décidé de passer sans trop y croire par notre quartier de prédilection, espérant trouver une agence un peu plus à « taille humaine ».
C’est là qu’est finalement apparue notre agence actuelle (Thamlet Estates), la lumière au bout du tunnel ! Petite agence locale, elle proposait plusieurs chambres dans nos prix et refaites à neuf. À peine arrivées, on a directement été prises en charge par le directeur de l’agence, qui nous a fait visiter 3 appartements du quartier correspondant à nos critères. Un déjeuner de réflexion plus tard, et nous voilà à signer notre contrat dans la journée, pour deux chambres dans une colocation de 6 personnes. On a d’ailleurs obtenu sans problème notre contrat avant de verser une partie de la caution pour réserver nos chambres : c’est là toute la différence avec l’agence précédente. Comme partout à Londres, seul un paiement suffit pour devenir locataire : aucune caution ou garantie n’est demandée, contrairement aux dossiers conséquents à fournir en France.
Le lundi suivant, nous avons finalement versé le reste de la caution (5 semaines de loyer au total), ainsi que le premier mois de loyer et les frais d’agences (£175) : on est alors reparties avec les clés, n’arrivant pas à croire que cette épopée immobilière était enfin terminée !
Les chasseuses d'appart, Sarah (à gauche) et Sandra (obviously à droite), célébrant la signature de leur bail. |
Finalement,
que retenir de tout ça ?
Si trouver son home sweet home à Londres s’avère stressant pour n’importe quel étudiant qui passe par là, il est important de ne pas céder à la panique et de toujours visiter l’appartement de votre choix avant de payer une caution à l’agence ou au propriétaire. N’ayez pas peur d’insister et d’imposer vos critères de recherche (s’ils sont raisonnables en tout cas) : il y a largement assez de logements dans la capitale anglaise pour ne pas accepter de vivre dans un placard hors de prix !
Pour nous, enfin, la solution la plus simple a été de repérer une petite agence de quartier, mais libre à vous de trouver votre bonheur sur Spareroom, même via des particuliers : dans tous les cas, c’est avant tout une question de chance !
En espérant vous retrouver bientôt pour un article plus réjouissant,
Sandra Moreira – General LL.M, King’s College London
Sarah Mouillefarine – Competition Law LL.M, Queen Mary University of London
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