Saison Lisbonne - Épisode 4 : A la découverte de la vie torontonienne
Hey everyone! Ça y est, c'est à mon tour de partager mon expérience en LL.M. Je vais tenter de retranscrire les impressions majeures que j’ai eues de Toronto jusqu’à présent. Car oui, c’est officiel : je vis mon « Torontonian dream » depuis maintenant un peu plus d’un mois.
Downtown © Héloïse Vigouroux |
J’ai atterri sur le sol Canadien le 29 août, après avoir passé 8 heures à regarder des films dans les airs. J’ai dû passer environ 3 heures à l’aéroport de Toronto, le temps de récupérer mon permis d’études, mon numéro d’assurance sociale (pour pouvoir travailler), et mes deux énormes valises que j'ai trimballées tant bien que mal. Il est donc 18h, soit minuit en France (« Et dire qu’il faut attendre encore quelques heures avant d’aller dormir »). Au final, pas d’incident majeur.
J’ai passé mes trois premiers jours chez une amie française installée au Canada, car je ne pouvais emménager dans ma résidence qu’à partir du 2 septembre. J’ai donc découvert en premier lieu les longues rues remplies de petites maisons très mignonnes (un peu à l’anglaise), de parcs, et surtout : le métro. Le métro n’est pas des plus pratiques à Toronto. Il n’y a que deux lignes principales (4 en tout mais les deux autres vont dans les endroits paumés), et elles ne vont même pas jusqu'au « Downtown », qui est quand même l’un des endroits phares de la ville (buildings, bordure de lac, centres commerciaux, musées). Il faut s’arrêter à la station la plus au Sud et ensuite marcher pendant au moins 20 minutes si on veut rejoindre le lac. Mais ça en vaut le détour ! Il est possible de se balader tout le long du lac, à pied ou à vélo.
Le vélo est un moyen de locomotion TRES privilégié ici. Pas un coin de rue sans pouvoir attacher ses vélos et les pistes cyclables sont larges et omniprésentes. Il existe un système similaire aux Vélib’ de Paris, mais il me semble qu'il est ici encore plus développé. On peut louer un vélo pendant 24h pour seulement 7$, ce qui permet de rendre un vélo et d’en reprendre un autre autant de fois qu’on le veut. Pratique !
Downtown © Héloïse Vigouroux |
Le lendemain de mon arrivée, je devais me rendre sur le campus à 8h30 pour la première journée d’orientation. J’ai donc pu rencontrer tous les étudiants du master avec qui j’allais traverser cette nouvelle épreuve (non pas qu’elle soit déplaisante). Même programme le lendemain : rendez-vous à 8h30. Autant dire que le jetlag se faisait déjà sentir. Les étudiants que j’ai rencontrés lors de ces deux jours viennent des 4 coins du monde et ont tous des histoires incroyables (certains ont 3 nationalités, voire plus, d’autres sont mariés ou ont des enfants). Et je suis fière d’être la plus jeune du programme ! Dès les premiers jours, j’ai noué des liens avec plusieurs d’entre eux, et nous ne nous quittons plus depuis ce jour. Cette année commence sur les chapeaux de roues !
Je vais brièvement expliquer le déroulement de ces deux journées d’orientation. Nous avons rencontré le Dean de la Faculté de Droit, ainsi que les coordinatrices avec qui nous avions échangé tout l’été; nous avons assisté à des présentations de tous les services fournis et disponibles à l’université (compris dans les tuition fees - il fallait donc être au courant de tout ce que l’on pouvait faire): services d’accessibilité, assurance santé, associations étudiantes, sport, workshops (qui consistent en des cours de soft skills en général) et bien plus encore.
L’université de Toronto est composée de 3 campus. Deux d'entre eux (Mississauga et Scarborough) sont situés à environ 30km de la ville, et le campus principal (St George) est en plein coeur de Toronto. C’est là que j’habite. Le campus est GIGANTESQUE, avec de nombreux fitness centers, deux centres athlétiques, plus de 40 bibliothèques, des bâtiments anciens comme modernes, de nombreux colleges et départements, un pub étudiant, des résidences étudiantes, des cafés, des espaces verts (dont Queen’s Park, qui s’étend sur toute la largeur du campus), et j’en passe. Il y a toujours du monde, surtout des jeunes, même très tard le soir ou dans la nuit, et aussi des écureuils de partout !
Les graduate students (dont je fais partie) ont même une maison qui leur est destinée (Grad House) et à laquelle ils peuvent avoir accès même le weekend. On y trouve une petite cuisine commune, des salles de travail, les bureaux de l’administration de la faculté de droit (rien à voir avec l’administration française soit dit en passant), une common room avec des canapés et un piano, une salle avec une table de ping-pong etc… Souvent, des événements y sont organisés et des repas gratuits sont proposés !
J’habite donc désormais sur le campus, dans une résidence qui ressemble à Poudlard (Hogwarts pour les locaux), avec des petits jardins et des chambres tout en bois, des fenêtres à l’ancienne, et une vue à couper le souffle (en tout cas depuis ma chambre qui se situe au dernier étage).
Aujourd’hui, j’ai intégré une équipe de volley-ball, j’ai aussi trouvé un job étudiant (il en existe de nombreux sur le campus) d’arbitrage de matchs de volley, et je fais du cardio kickboxing tous les vendredis !
Ma résidence (aka Poudlard) © Héloïse |
Après cette petite présentation générale, je vais parler plus précisément d’un sujet qui touche tout étudiant s’installant pour la première fois dans un nouveau pays, et il s'agit des CHOCS CULTURELS. Certains sont positifs, et d’autres nous font réaliser que, tout de même, la France, c’est la vie, et qu’être français, c’est vraiment cool.
La plus grande bibliothèque (5 étages)
© Héloïse Vigouroux
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Les cours : Tout d’abord, il faut s’habituer à étudier en anglais, ce qui est toujours difficile au début, mais on s’y habitue. J’ai déjà l’impression de lire et de prendre des notes beaucoup plus vite que les premiers jours. Mais ce qui est vraiment différent, c’est la méthode de travail, et la manière de penser. Ici, avant chaque cours, il faut lire au minimum une trentaine (souvent une cinquantaine) de pages par matière, et qui plus est de manière active (il ne s’agit pas de survoler les pages, mais de prendre des notes et de noter des idées, car les exams sont plus des évaluations de la faculté des étudiants à critiquer et à exposer leur réflexion sur un sujet, que des évaluations des connaissances acquises). Souvent, il faut même rendre des assignments qui sont en général de minimum 1200 mots.
L’emploi du temps n’est pas aussi chargé qu’en France, les cours durent en général 1h30 à 2h (très rarement trois heures d’affilée) et privilégient la discussion à l’enseignement des connaissances de manière unilatérale. On a un peu l’impression d’être en TD à chaque cours. Et surtout, on n’est jamais plus de 40 dans une salle (les salles style amphi n’existent pas, d’ailleurs). Petit point positif bonus: lorsque des cours ont lieu à l’heure du déjeuner, repas et boissons sont fournis et tout le monde mange pendant le cours. Casually.
Hart House (maison des activités artistiques, sportives) © Héloïse Vigouroux |
La nourriture : J’ai le regret de vous annoncer que la nourriture ici n’est pas incroyable. Pas vraiment de spécialité, des sauces « en veux-tu en voilà », des « gros » desserts (gateaux, cookies) mais jamais de yaourts ou de compotes (ces petites choses simples que l'on n'aurait jamais imaginé pouvoir nous manquer) - en tout cas je parle du self dans lequel je mange presque tous mes repas, puisque c’est une formule comprise dans le prix de la résidence. Et surtout, pas. de. fromage. (Dans les supermarchés, impossible de trouver du vrai comté ou du vrai fromage de chèvre à un prix décent).
Les hugs : Problème récurrent, surtout au début. Il faut essayer de ne pas être surpris qu’un total étranger vous fasse un câlin pour vous dire bonjour. Je connaissais déjà cette pratique (puisque la bise, pour les étrangers, c’est vraiment weird as hell), mais je ne pensais pas avoir tant de mal à m’y habituer. Et pour un peu qu'on rencontre un français, on ne sait plus sur quel pied danser.
Le Code de la route : A Toronto, les voitures ont le droit de tourner à droite lorsque le feu est rouge. J’ai donc évidemment manqué de me faire écraser en traversant, sereinement, le passage piéton.
Le sport : comme je l’ai déjà dit plus haut, tout est fait pour que les étudiants soient actifs. On peut trouver des salles de sport à tous les coins de rue, louer des terrains simplement avec sa carte étudiante, et les équipes universitaires compétitives sont très cotées ! J’ai même découvert des sports dont je n’avais pas connaissance. On peut donc se permettre de temps en temps ce petit cookie qu’on essaye de résister à chaque repas.
Evidemment il y a tant d’autres choses que j’aimerais rajouter, mais je pense que l'essentiel y est. Toronto est une ville multiculturelle qui respire et où il fait bon-vivre. La vie est assez chère, mais je pense que ça en vaut vraiment le coup ! Et puis, qui ne rêverait pas d’un petit passage aux chutes du Niagara de temps en temps (à moins de 2h de Toronto en bus) ?
J’espère vous avoir donné envie de passer me faire un petit coucou au pays des caribous !
Bonus : La tour EY ! © Héloïse Vigouroux |
Héloïse Vigouroux - General LLM at the University of Toronto, Faculty of Law.
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